50 ans d'Union africaine, le bilan
23 mai 201325 mai 1963, Addis Abeba. Kwame Nkruma, à l'époque président du Ghana , prononce un discours solennel lors d'une conférence historique: celle qui fondera l'Organisation de l'Unité africaine, l'OUA.
« Les représentants de tout de même trente-deux États se sont réunis à Addis Abeba, est une preuve claire de l'aspiration irrévocable de nos citoyens à l'indépendance. Tout un continent nous a chargé de fonder lors de cette conférence, les bases de notre unité. »
Pourtant le sentiment de renouveau des années soixante laisse vite place aux putschs militaires et aux guerres civiles sur le continent. Beaucoup reprochent à l'organisation d'avoir échoué sur toute la ligne. Une critique qui, pour l'ancien diplomate éthiopien, Mengiste Desta, n'est pas justifiée.
« Je refuse catégoriquement que l'on reproche à l'OUA d'avoir été une organisation édentée. Au contraire, elle avait des dents très solides, si l'on considère son mandat de départ qui était de libérer l'ensemble du continent d'un système colonial et raciste ainsi que de l'Apartheid. »
Ces objectifs atteints, les missions de l'OUA ont dû être repensées. Pour cela, il a fallu mettre à jour les institutions. En 2002, elle est alors remplacée par l'Union Africaine. Ses priorités sont désormais l'intégration économique et la démocratisation du continent. Pour Mehari Maru, chercheur à l'Institut d'Etudes de Sécurité à Pretoria en Afrique du sud, l'organisation panafricaine est sur la bonne voie:
« Aujourd'hui, l'Afrique est plus démocratique qu'avant. Même il y a dix ans, les gouvernements étaient élus moins démocratiquement. Mais il faut maintenant qu'il y ait une vrai gouvernance démocratique, en termes de reconnaissance des opinions dans leur diversité. C'est cette faiblesse qui est responsable de la plupart des problèmes politiques en Afrique »
L'ancienne ministre sud-africaine Nkosazana Dlamini-Zuma, élue il y a un peu moins d'un an à la tête de la Commission de l'Union Africaine, a annoncé vouloir rendre l'organisation plus « efficace ». Une annonce déjà mise à l'épreuve par les crises actuelles au Mali et en Centrafrique.