500 militaires européens pour la Centrafrique
29 janvier 2014La force européenne nommée EUFOR RCA prêtera main forte aux 5 000 militaires africains de la force de l'Union africaine, la Misca et aux 1 600 soldats français de l'opération Sangaris. La résolution permettant l’envoi de ces soldats européens a été votée à l’unanimité au Conseil de sécurité. Même si le geste est bien accueilli à Bangui, le nombre de soldat ne fait pourtant pas l’unanimité. Virginie Béro est responsable d'une organisation de défense des droits de l'homme en Centrafrique :
"Dans la crise que nous traversons actuellement, même le nombre des militaires de l'opération Sangaris, même ceux de la Misca ne peuvent pas totalement sécuriser le pays. Il nous faut encore des hommes. Prenons par exemple l'exemple de la ville de Kabou dans le nord, à presque 600km de Bangui. Depuis que les Sangaris et la Misca sont à Bangui, aucune présence de ces forces n'a été signalée dans cette localité. Jusque là la population continue de souffrir des hommes armés, que ce soit de la Séléka que des anti-balakas. Donc la population est prise en otage."
Les 500 soldats européens sont aussi insuffisants
C’est ce qu’on peut dire en écoutant la réaction mardi de la présidente centrafricaine. Catherine Samba Panza a déclaré après l’adoption de cette résolution qu'elle allait demander une véritable force de maintien de la paix de l'Onu. Pour la nouvelle présidente, un déploiement plus important s’impose. Un souhait qu’elle avait déjà manifesté à notre micro dimanche dernier :
"Ce ne sera peut-être pas suffisant, mais cela sera un grand apport. Je l'ai toujours dit, actuellement les troupes en présence ne sont pas suffisantes pour mettre de l'ordre et à Bangui et à l'intérieur du pays. Il nous faut davantage de troupes et donc l'appui de l'Union européenne sera vraiment le bienvenu."
Contrairement à son prédécesseur Michel Djotodia, la nouvelle chef d'État de la transition est favorable à l'envoi de troupes onusiennes en Centrafrique. La présidente centrafricaine insiste sur le fait que les exactions continuent aussi bien à Bangui qu'à l'intérieur du pays. Et ce ne sont pas les 500 soldats européens supplémentaires qui changeront la donne. Selon les Nations unies, il faudrait à terme déployer au moins10 000 casques bleus pour sécuriser la RCA.