80ème anniversaire de l'autodafé nazi
10 mai 2013Moins de quatre mois après l'arrivée d'Adolf Hitler au pouvoir, le régime national-socialiste brûlait des livres, les œuvres de près de 400 auteurs déclarés « indignes de l'esprit et du génie allemand ».
« Là où l'on brûle des livres, on finit aussi par brûler des hommes ». Cette phrase prémonitoire a été écrite en 1821 par l'un des plus grands auteurs classiques allemands Heinrich Heine.
Le 10 mai 1933 à Berlin, face à l'une des plus prestigieuses facultés allemandes, l'Université Humboldt, 25.000 ouvrages des plus grands auteurs de langue allemande ont été livrés aux flammes. Parmi les auteurs, littéraires et scientifiques : Karl Marx, Kurt Tucholsky, Heinrich Mann, Sigmund Freud, Erich Kästner ou Albert Einstein pour ne citer que quelques uns des plus connus.
Même scénario à Heidelberg, Tübingen ou Hambourg comme dans toutes les autres villes universitaires allemandes, où les flammes dévorent les livres déclarés « contre l'esprit allemand ». Des milliers de personnes assistent à ce spectacle, les nazis et leurs sympathisants affirment ainsi assurer par le feu la « pureté de la culture allemande ».
De nombreux auteurs juifs figurent parmi les auteurs dont les œuvres sont jetées dans le feu. Un mois auparavant, le 1er avril, les nazis avaient organisé un boycott général des magasins appartenant à des Juifs dans tout le territoire du Reich. Un peu plus de cinq ans plus tard, dans la nuit du 9 au 10 novembre 1938, ce sont les synagogues qui brûleront au cours de la « Nuit de cristal ».
Et après la conférence de Wannsee à Berlin qui, le 20 janvier 1942, a fixé les modalités de ce que les nazis ont appelé « la solution finale » de la question juive, la phrase de Heinrich Heine, « Là où l'on brûle des livres, on finit aussi par brûler des hommes" »est devenue une horrible réalité. Des millions de juifs ont été gazés, puis incinérés dans le camp d'extermination d'Auschwitz-Birkenau.