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HistoireAllemagne

Il y a 90 ans, l'incendie du Reichstag // Berlin peine à loger les réfugiés ukrainiens

2 mars 2023

Le 27 février 1933, un incendie d'origine criminelle détruit le bâtiment du parlement à Berlin. Cet attentat attribué aux communistes permet à Hitler d'instaurer la dictature nazie. // Plus d'un million d'Ukrainiens ont trouvé refuge en Allemagne depuis le début de la guerre. A Berlin, ils subissent eux aussi les effets de la crise du logement.

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Le 27 février 1933 dans la soirée, un incendie se déclare au Reichstag, à Berlin. Très vite, les flammes vont dévorer le bâtiment entier, jusqu'à faire exploser la coupole qui surplombe la salle plénière. 

Tandis que les pompiers essaient de maîtriser l'incendie, la police arrive sur les lieux et arrête Marinus Van der Lubbe, 24 ans, de nationalité néerlandaise. Le dernier député à avoir quitté les lieux avant l'incendie, peu après 21 heures, était Ernst Torgler, communiste. Alors pour le ministre de l'Intérieur Hermann Göring il ne fait aucun doute : ce crime est l'œuvre des communistes.

Accusations de complot communiste

Marinus van der Lubbe, accusé d'avoir incendié le Reichstag le 27 février 1933
Marinus van der Lubbe, l'incendiaire du Reichstag, a-t-il agi seul ?Image : Ullstein

Les jours qui suivent l'incendie du Reichstag, des rafles massives sont menées pour arrêter des communistes, plusieurs dizaines de milliers en quelques jours. Ils sont placés dans des camps provisoires, sans aucun procès. Marinus Van der Lubbe avoue avoir incendié le bâtiment, mais il ne dit rien sur d'éventuels complices. 

Trois Bulgares sont arrêtés un peu plus tard et se retrouveront avec lui et Ernst Torgler sur le banc des accusés lors du procès qui s'ouvre en septembre 1933 à Leipzig.

A la fin, seul Marinus Van der Lubbe sera condamné à mort, les autres sont acquittés faute de preuves suffisantes. Entretemps, la découverte d'un tunnel reliant le palais présidentiel au Reichstag a en effet semé le doute sur la version du complot communiste, les regards se sont tournés vers les Sections d'Assaut, ennemis jurés des communistes. 

Quatre-vingt-dix ans plus tard, le doute plane toujours sur ce qui s'est réellement passé cette nuit-là.

Interdiction des libertés et pleins pouvoirs

Un SA tient en joue des prisonniers politiques
La répression des communistes ne connaît plus de limite après l'incendie du ReichstagImage : Ullstein

Sur le plan politique, c'est en tout cas l'événement qui permet à Adolf Hitler d'instaurer la dictature. Arrivé un mois plus tôt au pouvoir, nommé chancelier par le président von Hindenburg, il a déjà fait dissoudre le parlement et prépare de nouvelles élections, prévues le 5 mars.

L'incendie du Reichstag arrive à point nommé pour les nazis qui peuvent ainsi écarter le parti communiste - il sera interdit dès le lendemain de l'incendie, ce qui ne l'empêchera pas d'obtenir 12% des voix aux élections. 

Le 23 mars, le parlement nouvellement élu vote les pleins pouvoirs à Hitler et signe son "suicide institutionnel", comme le raconte Agathe Bernier-Monod, maîtresse de conférences en études germaniques à l'université du Havre-Normandie, avec qui nous revenons sur l'incendie du Reichstag. Elle explique d'abord pourquoi il a constitué une aubaine pour Adolf Hitler.

Nouvelles découvertes à venir ?

Marinus Van der Lubbe, condamné à mort et exécuté le 10 janvier 1934 à Leipzig, a été réhabilité à titre posthume en 2008. L'université de Leipzig pratique actuellement une autopsie sur sa dépouille pour établir s'il avait été drogué pendant son procès. Le jeune homme était apparu dans un état de plus en plus léthargique. Les résultats sont attendus pour avril, ce sera peut-être encore une pièce de plus au puzzle de la vérité sur l'incendie du Reichstag.

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Difficultés de logement pour les réfugiés ukrainiens à Berlin

Un homme passe devant des conteneurs où on accueille des réfugiés ukrainiens
Des conteneurs provisoires ont été installés sur le terrain de l'ancien aéroport de Tempelhof pour accueillir les réfugiés ukrainiens à leur arrivéeImage : Jochen Eckel/picture alliance

En 2022, l'Allemagne a enregistré l’arrivée de plus d’un million de personnes qui ont fui l’agression russe. Le Land de Berlin a ainsi accueilli à lui tout seul près de 100 000 réfugiés. 

Ces arrivées ont encore plus mis en lumière la crise du logement que traverse la capitale allemande depuis de nombreuses années. La grande majorité de ces réfugiés ukrainiens est en effet partie pour rester : 90% d’entre eux ont déposé une demande de séjour long. 

Si Berlin a tout d'abord compté sur la solidarité de ses habitants et mis en place près de 30 000 places d'accueil d'urgence, elle doit désormais construire et trouver des solutions. Le reportage à Berlin de notre correspondant Julien Mechaussie…
 

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