A Lubumbashi, la marche des catholiques réprimée
2 janvier 2018La marche des chrétiens catholiques, qui était prévue ce 31 décembre sur toute l'étendue de la République démocratique du Congo, n'a pas eu lieu à Lubumbashi, deuxième ville du pays et capitale de la province du Haut Katanga, dans le sud-est du pays.
"La police est intervenue pour frapper tous ceux qui étaient à cette marche, raconte Christian Mwando, député national élu de Lubumbashi . A la suite de cela, elle a enlevé Madame Clothilde Mutita. Elle lui a fracturé la jambe et lui a fait subir des traitements inhumains jusqu'à ce qu'elle tombe évanouie. Aujourd'hui, elle est en réanimation à la clinique Don Bosco", ajoute-t-il.
Comme le témoigne Christian Mwando, les forces de sécurité ont donc empêché la marche des fidèles catholiques partout à Lubumbashi.
Des arrestations à l'intérieur même des églises
A la basilique Sainte-Marie de la commune Kenya, où il allé prendre part à la messe, la police a utilisé la force pour disperser les manifestants.
"C'est à l'issue de la messe que nous sommes sortis pour commencer la marche vers la Poste qui était le point de ralliement de tous les chrétiens pour procéder à la lecture de la lettre pastorale que les évêques avaient écrite au mois de juillet dernier, explique le député. La marche a bien débuté à partir de l'église. Au bout de cinq cents mètres, la police est intervenue, ils ont lancé des gaz lacrymogènes, notamment sur l'un des mes collègues, Kitungwa, qui était devant moi. Et ils ont commencé à tirer en l'air, ils ont blessé deux personnes, et c'est suite à cela que la marche a été dispersée."
A la cathédrale Saint-Pierre-et-Paul, au centre-ville de Lubumbashi, Georges Mawine qui prenait part à la messe signale des arrestations à l'intérieur de l'église.
"Ils n'ont même pas permis à ce que les gens entrent dans les rues, affirme-t-il. Ils ont commencé à arrêter les gens dans l'église. Les meneurs, les partis politiques, ceux qui sont allés accompagner les laics, des prêtres ont été interpellés, on ne sait pas pourquoi",
Cette marche est à placer sur la longue liste des manifestations anti-Kabila empêchées par les forces de sécurité.