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Accord pour contrer les violences à Ménaka

13 janvier 2020

La CMA et la Plateforme du 14 juin mettent fin à leurs différends après une période de tensions. L'accord signé devrait rassurer les humanitaires et les populations dans cette région en proie aux activités terroristes.

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Bilal Ag Cherif, secrétaire général de la CMA lors de la signature de l'accord d'Alger (14.05.2015)
Bilal Ag Cherif, secrétaire général de la CMA lors de la signature de l'accord d'Alger (14.05.2015)Image : Reuters/Zohra Bensemra

"Il y a un engagement ferme des deux côtés"- Al Tanata Ag Ebalak (CMA)

C'est un accord qui était très attendu. La Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA) et la Plateforme du 14 juin d'Alger, regroupant les mouvements pro-gouvernementaux, ont accepté dimanche (12.01.2020) de se réconcilier. Les deux groupes armés sont signataires de l'accord de paix d'Alger.

C'est au terme de plusieurs semaines de discussions que les deux groupes armés ont trouvé l'accord par lequel ils conviennent de la cessation totale et immédiate des hostilités. De part et d'autres, on admet que l'incident survenu en décembre 2019 et qui s'est soldé par la mort d'un officier membre de la Plateforme progouvernementale est désormais du passé.

"Les parties ont convenu de faire toute la lumière sur cette question et que les coupables soient traduits en justice. Nous considérons tous que c'est un accident regrettable qui ne se reproduira plus par la grâce de Dieu", confie Fahad Ag Almahmoud, président de la Plateforme. 

Activités humanitaires

Les parties s'engagent par ailleurs à œuvrer ensemble pour protéger les populations et créer un climat favorable à la reprise des activités humanitaires dans la région.

Al Tanata Ag Ebalak, vice-président de la CMA à Ménaka et porte-parole du mouvement assure qu'il y a "un engagement ferme des deux côtés pour trouver une solution aux questions de banditisme qui sévit dans la région. On a mis en place des mécanismes pour faire ce travail". 

L'insécurité à Ménaka n'est pas isolée du contexte général du Mali. Située dans la zone du Liptako à cheval entre les frontières du Mali, du Niger et du Burkina Faso, la région de Ménaka subit régulièrement les attaques du groupe Etat islamique dans le grand Sahara.

 

Des combattants touaregs dans le nord du Mali (12.04.2012)
Des combattants touaregs dans le nord du Mali (12.04.2012)Image : picture-alliance/dpa

Polémique

Contrairement à ce que souhaitent les populations, la CMA refuse pourtant de participer à la lutte antiterroriste, ce qui lui vaut la critique de soutenir les groupes djihadistes. Al Tanata Ag Ebalak rétorque néanmoins que c'est une erreur. "Nous avions aussi essuyé des attaques des terroristes", insiste-t-il avant de clarifier que la lutte anti terroriste "n'est pas quelque chose qui est inscrit dans notre agenda ! Il faut qu'on mette l'accent sur la mise en œuvre de l'accord de paix et de réconciliation d'Alger. En réalité les gens souvent posent les problèmes mais ils oublient l'essentiel".

La CMA exige en effet une recomposition de l'armée malienne en y intégrant les ex-combattants ayant déposé les armes. Une opération toujours en cours dans le pays et qui se heurte parfois à une difficulté de reconnaissance de grades pour certains ex-combattants.

Photo de Fréjus Quenum, en interview dans le studio de la Deutsche Welle à Kinshasa en RDC (05.12.2024)
Fréjus Quenum Journaliste, présentateur et reporter au programme francophone de la Deutsche Welle@frejusquenum