A pas lents contre la corruption en Afrique
25 juin 2018Plusieurs pays africains réalisent des performances satisfaisantes en matière de lutte contre la corruption. Certains sont de plus en plus cités en modèles avec le fonctionnement de différentes mesures mises en place.
Des exemples édifiants
L'Organisation non gouvernementale "Transparency International " évoque par exemple l'intégration interministérielle de lutte contre la corruption, initiative innovante au Botswana, la promotion de la transparence institutionnelle au Cap-Vert, l'application rigoureuse du code du leadership au Rwanda, pour ne citer que ces initiatives-là.
D'autres essayent de leur emboîter le pas en mettant en place des lois et institutions ou en développant des mécanismes en vue de traquer la mauvaise gouvernance.
Au Bénin, des avancées malgré les couacs
Le Bénin a ainsi opté pour des procédures de contrôle et d'évaluation des politiques publiques.
Pour Abdoulaye Gounnou, spécialiste en développement du secteur privé au Bénin, "si l'aboutissement de ces plans est confronté au problème de leur financement, un autre problème central de la lutte contre la corruption est qu'elle cible essentiellement les petits fonctionnaires sans s'en prendre aux responsables politiques. "
Le fonctionnement à double vitesse de la pression sur les corrupteurs est un phénomène connu dans plusieurs pays d'Afrique.
Des gros poissons laissés libres
Bamba Ngaladio en est convaincu. Cet enseignant au Centre ivoirien de recherche économique et sociale explique que " même quand vous avez votre voisin dont vous pensez savoir essentiellement la principale source de revenu et que brusquement il prend un train de vie exagéré, a priori il n'y a pas d'arsenal juridique qui vous permette d'aller le dénoncer en disant que celui-là est devenu brusquement riche. Alors que le policier qui rackette au coin des rues, lui on peut le voir, on peut le prendre sur les faits et c'est plus facile à sanctionner."
Si des progrès sont réalisés, il est peu probable que les chefs d'Etat consentent à s'attaquer au pillage des richesses du continent par une élite minoritaire, qu'elle soit politique ou économique.
Les chefs d'Etat se retrouvent d'ailleurs cette semaine (1er et 2 juillet) en Mauritanie. La lutte contre la corruption est une nouvelle fois au programme du sommet de l'Union africaine.