Abuja sous haute surveillance
8 mai 2014Toutes les écoles ont fermé et les regroupements restreints et c'est donc dans cette ambiance tendue que treize chefs d'Etat, plus de 70 délégations de pays d'Afrique et des centaines d'hommes d'affaires se retrouvent. Cette rencontre économique qui s'achève vendredi s'est vu imposer un autre thème : la faillite de l'Etat nigérian dans la surveillance de son territoire et dans sa fonction de garant de l'ordre public.
Maintenir son rang
Trouver une solution à cette préoccupation est cruciale car le Nigeria désire se maintenir comme première puissance économique du continent. 26ème puissance mondiale de par son PIB et 8e producteur mondial de pétrole, le Nigeria peine à assurer sa sécurité et cela n'est pas faute de budget consistant.
L'armée nigériane absorbe en effet plus de 4 milliards de dollars par an et intervient dans des missions de paix en Afrique. Mais en dépit de leur expérience, les militaires nigérians peinent à anéantir Boko Haram tout comme le président Goodluck Jonathan échoue à créer des emplois. Goodluck Jonathan, à Abuja :
« En Espagne ou au Portugal, le taux de chômage avec la récente crise économique est encore très élevée : plus de 20%. Sur cette question, plusieurs études montrent que les chômeurs de ses pays vont à la recherche d'emploi dans les anciennes colonies que sont l'Angola, le Brésil et le Mozambique. En Afrique également, nous avons des défis concernant le chômage : plus de 20% même si au Nigeria cela atteint un taux de 24%, avec une population grandissante de jeunes qui ont besoin de logements et de soutien. »
A Abuja, le monde des affaires va plancher sur les moyens pour "promouvoir une croissance inclusive" et "créer des emplois". Il faut dire que c'est la première fois que l'Afrique de l'Ouest accueille cette rencontre et malgré l'insécurité, certains investisseurs se disent prêts à profiter des opportunités commerciales que le Nigeria peut offrir dans les secteurs du pétrole, du gaz et de l'électricité.