Accord pour la paix en RDC
24 février 2013Un "document historique". C'est ainsi que Ban Ki-moon a qualifié l'accord cadre signé ce dimanche par onze pays africains en vue de pacifier l'est de la République démocratique du Congo. Outre le secrétaire général de l'Onu, les présidents de RDC, d'Afrique du Sud, du Mozambique, du Rwanda, du Congo et de Tanzanie avaient fait le déplacement dans la capitale éthiopienne pour signer le texte. Ils étaient soutenus par des représentants de l'Ouganda, de l'Angola, du Burundi, de Centrafrique et de Zambie. Pas de trace en revanche du M23, rébellion née en mai 2012 et qui a combattu l'armée régulière jusqu'en décembre. Depuis, ils négocient laborieusement avec le gouvernement congolais à Kampala mais «la possibilité d'une reprise des hostilités reste une menace sérieuse" a affirmé encore cette semaine Ban Ki-moon.
Pas d'ingérence, instauration d'un Etat de droit
Il est temps d'écrire « une page plus glorieuse que celle des deux dernières décennies, marquées par une guerre récurrente, des violations massives des droits de l'homme et le mépris de la vie humaine » a déclaré le président congolais Joseph Kabila. En signant cet accord, les pays voisins de la RDC s'engagent d'abord à ne pas intervenir dans les affaires congolaises et à ne pas soutenir les mouvements rebelles qui sévissent dans le pays depuis des années.
Le texte encourage par ailleurs les autorités à entreprendre une série de réformes en vue de l'instauration d'un Etat de droit dans cette partie de la République. A ce sujet, le président rwandais Paul Kagame a appelé « à s'attaquer avec sincérité aux réels problèmes de droit, de justice et de développement » de la région. Une région dont les énormes ressources minières attirent bien des convoitises ce qui complique d'autant le maintien de la sécurité.
Brigade d'imposition et mission de maintien de la paix
Initialement, la signature de l'accord aurait dû intervenir en janvier mais elle a finalement été reportée, le temps de clarifier la question du commandement de la nouvelle force régionale qui doit être déployée pour lutter contre les groupes armés. C'est cette force qui constitue d'ailleurs, pour le moment, l'aspect le plus concret de l'accord signé ce dimanche.
Le texte appelle en effet à une "révision stratégique" de la mission de l'Onu sur place. Il s'agirait de déployer une brigade d'intervention dotée d'un mandat plus robuste que celui de la Monusco et qui imposerait la paix plutôt que de la maintenir. « Un moyen réaliste de rétablir la sécurité dans l'Est de la RDC dans les plus brefs délais » a estimé le président sud africain Jacob Zuma, signataire de l'accord d'Addis Abeba. L'Afrique du Sud s'est d'ailleurs dite prête avec la Tanzanie à contribuer à la future brigade. Celle-ci devrait compter en tout 2.500 soldats africains.