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Adolf Hitler en privé

Carine Debrabandère25 août 2004

Le film ne sortira que le 16 septembre prochain. Mais il fait déjà couler beaucoup d’encre : « Der Untergang », la Chute, retrace les 12 derniers jours d’Adolf Hitler en 1945, alors que le Führer est retranché dans son bunker de Berlin et que les bombes des Alliés s’abattent sur la capitale allemande. C’est le premier film allemand qui tente de montrer l’homme derrière le monstre, tout en essayant de comprendre pourquoi des millions d’Allemands ont fait confiance à un dictateur qui a mis l’Europe entière à feu et à sang et a ordonné la « solution finale ».

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Bruno Ganz dans le rôle d'Adolf Hitler
Bruno Ganz dans le rôle d'Adolf HitlerImage : 2004 Constantin Film, München

Le débat qui commence déjà autour de « Der Untergang », la chute, est d’autant plus vif que la ressemblance entre l’acteur suisse Bruno Ganz - qui joue le rôle de Hitler - et le Führer lui-même est saisissante. Les 12 derniers jours d’Adolf Hitler sont d’autre part vus depuis la perspective de la secrétaire personnelle du Führer. Le film montre donc Hitler en privé, notamment en compagnie d’Eva Braun qu’il épousera avant de se suicider, le 30 avril 1945. Peut-on montrer l’horreur à visage humain ? Oui répond le producteur du film, Bernd Eichinger. « Si vous voulez comprendre l’Histoire, vous devez comprendre les individus qui la font ». Et d’ajouter...

(Son) « Si le film nous faisait ressentir de la compassion envers Hitler, il aurait raté son but. Si en revanche, à certains moments, il nous présente le Führer comme un être humain et que le spectateur arrive à s’approcher un peu de sa personnalité, c’est réussi »

Bernd Eichinger est l’un des producteurs allemands les plus engagés. En dehors de super-productions internationales comme « Le Nom de la Rose », il a produit dans les années 70 de nombreux films du « Jeune cinéma allemand », autour de réalisateurs comme Wim Wenders - un cinéma qui se posait principalement la question de la responsabilité collective allemande. C’est à nouveau cette question qui a poussé le réalisateur Oliver Hirschbiegel à tourner « Der Untergang ».

(Son) « Je voulais essayer de comprendre qui étaient ces gens qui ont cru en Hitler jusqu’à la fin. Il fallait donc essayer de sonder leur caractère, sans préjugés. »

Et c’est selon Bernd Eichinger ce qui différencie la génération actuelle des cinéastes allemands de celle des années 70 et 80. Une possible ouverture vers l’aspect privé des monstres de l’Histoire collective.