Six pays occidentaux pour un cessez-le-feu immédiat à Alep
8 décembre 2016"C’est la première fois que la communauté des états occidentaux parvient enfin à nommer les responsables des crimes de guerre et des attaques dévastatrices sur des civils, relève la Süddeutsche Zeitung. Les chefs d’Etat et de gouvernement de la France, de la Grande-Bretagne, du Canada, des Etats-Unis, d’Italie et d'Allemagne disent enfin ce qu’ils ont longtemps tu : que la Russie et l’Iran, contrairement à ce qu’ils prétendent, ne sont nullement intéressés à une solution politique. Rien ne porte à croire que la déclaration publiée par les six pays va inciter rapidement Damas, Téhéran et Moscou à se montrer raisonnables ! Mais l’Occident montre - enfin - à lui-même et aux autres dans quel camp il se trouve", salue la Süddeutsche.
"Qu’ont donc fait ces dernières années toutes les grandes organisations internationales telles que l’ONU, l’OTAN, la Ligue Arabe ou encore l‘Organisation de la Conférence Islamique pour mettre fin au bain de sang syrien ?", s’interroge le quotidien Die Welt et livre lui même la réponse : "Rien, si ce n'est placer à contrecœur ce thème à l’agenda d’une quelconque conférence internationale dans un hôtel cinq étoiles sans aucune conséquence."
"Ce qui avait commencé comme une rébellion légitime contre le tyran et boucher Bachar al Assad se termine en un champ de ruines. Non seulement la diplomatie, mais aussi l’humanisme et la morale sont mortes et enterrées, constate sur un ton amer le Tagesspiegel. Des centaines de milliers de personnes sont descendues dans les rues pour protester contre des traités commerciaux transatlantiques. Mais personne ne manifeste contre la guerre en Syrie. Il y a quelque chose qui ne va pas, souligne le quotidien berlinois. L’époque où l’on pouvait diviser le monde en bon et mauvais est révolue. Après la Syrie, cette répartition des rôles ne fonctionne plus. Il n’existe plus que des criminels de guerre et des perdants."
Un appel sans conséquences
Certains éditorialistes critiquent l’inefficacité de cet appel occidental et plus particulièrement le rôle de l’administration de Barack Obama sur le déroulement du conflit syrien…
C’est le cas notamment du quotidien Neue Osnabrücker Zeitung qui relève que "cet appel part d’une bonne intention" mais "que dans le meilleur des cas, il n’aide que ses auteurs à se parer d’une innocence morale. En aucun cas, il n'aide les civils coincés dans le bastion rebelle d’Alep-Est. Si le président américain voulait vraiment sauver les familles terrées à Alep, alors il devrait exiger des rebelles, qui ne sont pas des combattants démocratiques pour la liberté, mais presque tous des extrémistes, qu’ils capitulent. Mais, s’indigne l’éditorialiste, Barack Obama mime le moraliste ! Les méchants, ce sont Vladimir Poutine et le dictateur Assad. Le lauréat du Prix Nobel de la Paix, lui, ne veut pas voir sa part de responsabilité", conclut le quotidien.