Visite en Chine d'Annalena Baerbock
12 avril 2023"La pire des choses serait de penser que nous, Européens, devrions être suivistes sur la question de Taïwan et nous adapter au rythme américain et à une surréaction chinoise", ce sont là les propos d'Emmanuel Macron qui ont suscité un tollé en Europe et aux Etats-Unis et continuent de faire des vagues.
Et c'est sur ces vagues que la cheffe de la diplomatie allemande doit désormais surfer.
L'Allemagne réagit
Alors que les propos du président français donnent l'impression que les occidentaux ne parlent pas d'une même voix, Annalena Baerbock est désormais confrontée à un défi, afficher une certaine unité européenne lors de sa visite à Pékin.
Elle devrait par ailleurs co-présider le sixième cycle du dialogue stratégique Chine-Allemagne sur la diplomatie et la sécurité sur fond de récentes manœuvres militaires chinoises autour de Taïwan.
Avant que la cheffe de la diplomatie allemande ne s'envole pour la Chine, Berlin a clairement exprimé son point de vue vis-à-vis de la politique chinoise au sujet de Taïwan.
"Nous sommes très préoccupés par la situation dans le détroit de Taiwan, bien sûr nous attendons de toutes les personnes impliquées dans la région qu'elles contribuent à la stabilité et à la paix, il en va de même pour la République populaire de Chine" a précisé lors d'un point de presse Andrea Sasse l'une des porte-parole du ministère allemand des Affaires étrangères.
Alors que les tensions restent vives au sujet de Taïwan, l'Allemagne entend œuvrer pour l'apaisement.
Pékin sur ses positions
Côté chinois, les récentes déclarations du président Emmanuel Macron ne laissent pas indifférent.
Selon Wang Wenbin, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, "certains pays ne veulent pas voir d'autres nations devenir indépendantes et autonomes, et veulent toujours contraindre d'autres pays à obéir à leur volonté. Cependant, une insistance sur l'autonomie stratégique gagne plus de respect et plus d'amis, tandis que la coercition et la pression n'apportent que plus de résistance et d'opposition".
Avant les déclarations du président Emmanuel Macron, les Européens ont multiplié les déplacements en Chine depuis l'automne.
Le chancelier allemand Olaf Scholz a par exemple a été en novembre, le premier dirigeant d'un pays de l'UE à se rendre en Chine depuis la pandémie de Covid-19.
Outre les discussions politiques à Pékin, Annalena Baerbock se rendra également en Corée du Sud, pour une visite de la zone démilitarisée et des entretiens politiques à Seoul. Puis au Japon pour une réunion des ministres des Affaires étrangères du G7 à Karuizawa qui a lieu jusqu'au 18 avril.
Le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, qui devait se rendre en Chine au même moment que la chef de la diplomatie allemande a annoncé qu'il avait été testé positif au Covid. Il n'effectuera donc pas le déplacement.