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Allemagne: un réseau d'extrême-droite au sein de la police ?

15 juillet 2020

La piste de nouvelles lettres de menace de mort reçues par plusieurs responsables politiques et signées par un groupuscule néo-nazi remonte jusqu'aux ordinateurs de la police de Francfort.

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La Commission européenne contre le racisme du Conseil de l'Europe avait suggéré à l'Allemagne de mener une enquête sur les comportements de sa police.
La Commission européenne contre le racisme du Conseil de l'Europe avait suggéré à l'Allemagne de mener une enquête sur les comportements de sa police.Image : Getty Images/T. Lohnes

Les lettres sont signées "NSU 2.0", en référence au groupuscule néonazi, dont les membres ont commis une dizaine d'assassinats racistes au début des années 2000. Ces lettres, envoyées par courrier ou mail, ont été reçues par au moins six femmes : une avocate connue pour avoir défendu des familles de victimes de la NSU, une cabarettiste et plusieurs responsables politiques du parti d'extrême-gauche Die Linke. Toutes s'engagent pour les droits des migrants et militent pour une meilleure intégration des étrangers.

Si la police est mêlée à cette affaire et fait face à des accusations croissantes, c'est parce que peu avant l'envoi de plusieurs de ces écrits, les données personnelles des destinataires avaient été consultées sur un ordinateur de la police de Francfort.

A lire également : Le racisme en "nette augmentation" en Allemagne

Suspicion générale

Le chef de la police de Francfort a d'ailleurs fini par présenter sa démission ce mardi (14.07.20). Il avait tardé à informer son ministre de l'Intérieur de ce nouveau scandale, faisant grandir encore plus le soupçon de collusions entre la police et l'ultra-droite dans la région de Hesse.

La Hesse a la triste réputation d'être un fief néo-nazi depuis l'assassinat il y a un an d'un homme politique connu pour ses positions pro-migrant et appartenant au parti de la chancelière Angela Merkel.

De plus, de premières investigations menées il y a deux ans après de premières lettres de menace de mort, avaient déjà révélées l'existence au sein d'un commissariat de police de Francfort d'un groupe de discussion en ligne faisant l'apologie des idées de l'extrême-droite.

Malgré ce contexte de suspicion générale, le ministre allemand de l'Intérieur Horst Seehofer a récemment bloqué une enquête sur de possibles tendances racistes et des contrôles au faciès au sein de la police.  "Ce n'est pas utile", avait répondu le ministre. 

Symbolbild I Journalismus
Marco Wolter Journaliste au programme francophone de la Deutsche Welledw_francais