Merkel défend sa politique et en appelle aux Allemands
30 septembre 2020C'est un moment important de la vie politique fédérale allemande : le Generaldebatte, débat général. Um débat autour du budget pour l'année suivante, lors duquel la chancelière allemande tient un discours sur la politique gouvernementale en cours. Pour 2020, il a commencé ce mercredi en Allemagne. Une session très spéciale, à moins d'un an des élections fédérales allemandes, du départ de la chancellerie d'Angela Merkel, à la veille de 30 ans de la réunification, et surtout en pleine pandémie de coronavirus.
Une pandémie omniprésente dans le discours de la chancelière. Parce qu'elle impacte "nos vies" à tous, a-t-elle dit : l'économie, les écoles, les relations internationales... Et Angela Merkel de rappeler : on ne sait, en plus, pas du tout quand elle se terminera. Alors, en attendant la chancelière défend son bilan ce mercredi. De longues listes et des explications sur les baisses d'impôts, les aides aux entreprises, les investissements annoncés dans les écoles, les hôpitaux ou encore la numérisation. "Ce sont exactement les mesures adaptées quand on se trouve dans une situation aussi compliquée", assure-t-elle devant les députés.
La question climatique
Cela sonne comme une réponse aux oppositions qui se sont exprimées, comme c'est la tradition, avant la chancelière et reprochaient, par exemple, les 100 milliards d'euros d'emprunt de l'année prochaine pour l'Etat allemand. Puis Angela Merkel déroule. En pleine crise où le quotidien devient imprévisible, elle insiste : les politiques de long terme ne doivent pas être oubliées, notamment en ce qui concerne l'environnement.
"Nous voyons partout que les effets du réchauffement climatique deviennent plus visibles et importants. Que ce soit les incendies aux Etats-Unis, en Amazonie, la sécheresse qui menace nos forêts en Allemagne, le manque d'eau... Nous ne pouvons et ne devons pas regarder ailleurs !", insiste Angela Merkel. "Il est un de nos devoirs de mettre la protection de l'environnement en avant."
Malgré les critiques d'une partie de la gauche d'en faire trop peu dans son pays, la chancelière persiste : elle veut utiliser l'actuelle présidence allemande de l'Union européenne pour mettre des mesures en place et arriver aux objectifs fixés par les 27 en matière d'environnement d'ici 2030 et 2050.
Critique contre la Chine
Concernant la politique internationale, la chancelière a par ailleurs critiqué la manière d'agir des autorités chinoises à Hong Kong, critiqué aussi le pouvoir en Biélorussie et dit son "admiration face au courage" de l'opposante Sveltana Tikhanovskaïa. Angela Merkel a redit sa volonté aussi d'aplanir les tensions avec la Turquie, rappelant le rôle d'Ankara dans la gestion des flux de réfugiés.
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Un appel à tous les Allemands
Et puis, c'est avec un ton inhabituel qu'elle a terminé son discours. Un appel lancé à tous les citoyens allemands face à la pandémie. "Nous n'en avons pas fini avec cette pandémie ! (...) Des temps difficiles arrivent, avec l'automne et l'hiver", a-t-elle insisté. "Respectez les règles qui doivent rester en place dans les prochains temps ! (...) Nous voulons tous retrouver la vie telle que nous la connaissions. Mais nous prenons le risque de perdre tout ce que nous avons réussi dans les derniers mois. Nous ne pouvons pas en arriver à reprendre des mesures qui auraient de graves conséquences émotionnelles et économiques ! Nous ne pouvons pas risquer qu'une personne meure dans la plus grande solitude à l'hôpital ou dans une maison de retraite parce que ceux qui lui sont chers ne peuvent pas venir la voir."Une pandémie et des mesures qui, à coup sûr, marqueront encore les débats autour de la loi budgétaire allemande pour 2021, qui doit être votée vendredi.