Angela Merkel à Moscou
11 mai 2015
"Merkel est une minimaliste et maîtrise l'art de la médiation, relève le quotidien conservateur Die Welt. Déterminée face à Poutine, Merkel tire sa force de sa ténacité et son sérieux. C'est dans la logique de la chancelière de ne se rendre à Moscou qu'au lendemain des gigantesques défilés et parades mis en scène par Poutine, pour humblement déposer avec lui une gerbe sur la tombe du soldat inconnu. Toutes les photos de Merkel et de Poutine lors de leurs entretiens dégagent l'impression d'antipathie et d'aversion, estime l'éditorialiste qui conclut: malgré cela, cette visite est un geste important de bonne volonté de la part de l'occident."
"Angela Merkel a réussi à trouver le juste équilibre entre critique ouverte et ton diplomatique, estime pour sa part la Neue Osnabrücker Zeitung. La chancelière a clairement dit en face au président Poutine qu'elle considère l'annexion de la Crimée par la Russie comme un acte criminel ! Elle a par ailleurs rendu hommage aux sacrifices et aux énormes souffrances de la Russie pendant la Seconde Guerre Mondiale et l'invasion allemande. Vladimir Poutine supporte les propos clairs tenus par la chancelière. Les deux dirigeants ne s'aiment pas, mais ils se respectent mutuellement et apprécient tous deux un parler franc et sans détours. Et, conclut le journal, c'est bien que de tels échanges soient possibles entre les autorités russes et allemandes."
L'Union européenne et les migrants
Autre thème abordé dans la presse: l'Union européenne fait, depuis des mois, l'objet de critiques. Après les catastrophes répétées de migrants qui meurent noyés en Méditerranée en tentant de rejoindre les côtes de l'Europe, on reproche à l' UE son inaction ou du moins une action insuffisante.
"L'UE veut tenter d'obtenir à New York un mandat du Conseil de Sécurité des Nations Unies pour pouvoir, si nécessaire avec des moyens militaires, détruire les réseaux de passeurs sur les côtes libyennes, rapporte la Süddeutsche Zeitung. De cette manière, Bruxelles pense pouvoir empêcher que des milliers de migrants ne meurent en tentant la grande traversée. Ces éventuelles opérations militaires devraient être placées sous commandement italien, les Italiens étant les Européens qui ont accumulé le plus d'expériences avec les embarcations de réfugiés… Mais l'Union Européenne ne mise pas seulement sur des opérations armées contre les passeurs. Elle prévoit aussi de faciliter la migration légale et une répartition des migrants selon des quotas dans ses 28 pays membres. Cette idée ne plaira pas à de nombreux gouvernements nationaux, souligne l'éditorialiste. La Grande-Bretagne ainsi que les Etats d'Europe centrale et de l'Est rejettent jusqu'ici l'idée d'un système de quotas."