Après le massacre de Karma, des rescapés témoignent
28 avril 2023Awa Maiga, une rescapée du massacre de Karma, est inconsolable.
Elle dit avoir perdu des proches : "C'est aux environs de 7h que nous avons entendu des tirs bien nourris. Ils nous ont, par la suite, fait sortir de nos domiciles. Puis après, on nous a demandé de quitter les lieux. Des vielles femmes ainsi que des femmes allaitant des bébés, ils ont tous été tuées par des hommes dont on ignore vraiment les identités."
Condamnation du gouvernement
Dans un communiqué en date de ce jeudi, le gouvernement burkinabé a "fermement condamné" ces actes qu'il juge "ignobles et barbares".
Bien avant ce communiqué officiel, les ressortissants et rescapés de Karma, avaient donné leur version des faits. Ils disent avoir été alerté sur l'urgence de la situation en exigeant que toute la lumière soit faite sur ces tueries et que les responsabilités soient situées.
Daouda Belem est un natif de Karma vivant à Ouahigouya : "Le jeudi 20, effectivement, le village de Karma a été l'objet d'une attaque. A l'heure-là, il est difficile de faire un bilan. Il faut noter que ça n'a pas été seulement les habitants de Karma qui ont été victimes. Il y'a les amis de Karma et aussi des passants. Depuis, les autorités ont pris à bras le corps la situation et ils ont garanti la sécurité. Même si l'accompagnement est tardif, il faut tout de même saluer cela à sa juste valeur."
Enquête à venir
Le jeudi 20 avril, vers 7h30 heure locale, le village de Karma, situé à une quinzaine de kilomètres de Ouahigouya, chef-lieu de la région du Nord, a été encerclé par des hommes venus en grand nombre et habillés en tenue militaire burkinabè. Des hommes venus à bord de motos, de véhicules pick-up et même d'un char de combat, selon des rescapés. Plusieurs personnes sont abattues sur place, sans autre forme de procès.
Une "soixantaine" de morts selon le procureur de la région. Plus d'une centaine, selon des représentants des rescapés et des habitants de Karma. Le gouvernement dit être attaché à la défense des droits humains et à la protection de la vie humaine. Une enquête a été ouverte par le procureur du tribunal de grande instance de Ouahigouya.