Atalante poursuivra les pirates sur les plages
30 décembre 2011La Somalie est un pays sans structures étatiques, rappelle la Süddeutsche Zeitung. Qui veut s'y rendre, ne ce serait-ce que sur la plage, s'aventure sur un terrain dangereux. Avant d'élargir la mission Atalante, il faut se demander quel est l'objectif de cette intervention. Protéger la navigation au large de la Corne de l'Afrique ou vaincre les pirates et leurs complices ? Il y a déjà des progrès dans la protection des livraisons d'aide humanitaire et des navires de commerce. Mais il n'est pas certain que des opérations supplémentaires sur les plages suffiront pour venir à bout des pirates.
A première vue, écrit la Frankfurter Rundschau, cela semble une bonne idée: détruire les bateaux et les réserves d'armes et de carburants des pirates sur les côtes, pour les empêcher de sévir. Car jusqu'à présent, les bandits des mers pouvaient se réfugier sur les plages. Mais est-ce que cela ne va pas aggraver la situation ? Par exemple si les pirates se mettent à utiliser des lance-roquettes contre les hélicoptères de la marine. Et quelles seront les conséquences pour leurs otages ? La piraterie reste un symptôme dont il faut chercher les causes dans la situation politique et économique de la Somalie. Et c'est elle qu'il faut combattre.
La population kurde de Turquie en colère
La presse s'intéresse aussi aux tensions entre le gouvernement turc et la population kurde après la bavure militaire qui a coûté la vie à 35 civils.
Au lieu de rebelles séparatistes kurdes, ce sont des civils, des contrebandiers, que l'aviation turque a tués dans la zone frontalière avec l'Irak, note la Tageszeitung. A cause de ce genre d'opérations, la population kurde se détourne de plus en plus de l'Etat turc, mais cela ne semble déranger personne. L'armée et le gouvernement croient à nouveau pouvoir résoudre par la force le conflit avec la minorité kurde.
Le massacre a provoqué la colère et l'indignation de la population kurde et de ses représentants, estime aussi la Frankfurter Allgemeine Zeitung. L'armée turque a récemment perdu beaucoup de soldats dans des attaques des rebelles du PKK et elle semble tenir à exercer des représailles. L'espoir de trouver une solution politique à ce conflit a rarement été aussi mince.
Auteur : Aude Gensbittel
Edition : Sandrine Blanchard