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Au Ghana, le bilan d'un mois de vaccination avec AstraZeneca

Stephan Ehlert | Fréjus Quenum
6 avril 2021

Le Ghana est le premier pays africain ayant reçu des vaccins dans le cadre de Covax. Une peur demeure quant aux effets secondaires du vaccin AstraZeneca.

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Le président Nana Akufo-Addo se fait vacciner contre la Covid-19
Pour donner l'exemple à ses concitoyens, Nana Akufo-Addo se fait vacciner en premierImage : Information ministry of Ghana

Covax est l'initiative internationale qui vise à fournir le vaccin contre la Covid-19 aux pays en développement. En Afrique, le Ghana est le tout premier pays à bénéficier des livraisons de vaccins dans le cadre de cette initiative.

Accra a reçu 600.000 doses de vaccins vers la fin du mois de février. Le pays a donc pu démarrer sa campagne de vaccination il y a un mois. Mais, le doute sur les supposés effets secondaires du vaccin AstraZeneca pourraient ralentir la campagne. 

Un événement jugé historique

Une cargaison de vaccins AstraZeneca est livrée au Ghana le 24 février 2021
COVAX permet de fournir le vaccin aux pays à faibles revenusImage : Francis Kororoko/REUTERS

"C'est un événement historique. Le président Nana Akufo-Addo reçoit les premières doses de vaccin de l'initiative Covax". Ainsi annonçait la télévision d'Etat ghanéenne, il y a un mois, la réception par Accra des premières livraisons de Covax. La première dose de vaccin a d'ailleurs été injectée au président âgé de 73 ans. Pour Nana Akufo-Addo, c'est une façon de motiver ses compatriotes à se laisser vacciner.

"C'est important de montrer que le vaccin est sûr. Et pour que tous les Ghanéens en soient convaincus, je le reçois en premier", a déclaré le chef de l'Etat ghanéen.

Nana Akufo-Addo fait en tout cas partie des personnes prioritaires à savoir les Ghanéens de plus de 60 ans, le personnel médical et les personnes souffrant de maladies chroniques.

C'est le vaccin AstraZeneca/Oxford que le Ghana reçoit dans ces premiers cartons livrés par COVAX.

Le pays a de quoi vacciner environ 800.000 personnes. Mais, durant le mois de mars, à peine 500.000 personnes ont reçu une dose du liquide préventif.

Le dernier recours contre la Covid-19

Kwame Anim Boamah, médecin au Centre hospitalier et universitaire du Ghana, pense que "le vaccin est bien accueilli même s'il y a encore quelques-uns qui sont sceptiques".

Le spécialiste se montre aussi rassurant quant au bilan de la campagne jusqu'ici au Ghana : "Nous n'avons recensé jusqu'ici aucun problème grave chez ceux qui sont vaccinés. J'ai reçu aussi le vaccin tout comme beaucoup de collègues du centre. Le vaccin est sûr et puis il y a un fait : c'est notre seul espoir face à cette pandémie", fait-il savoir.

Pourtant, beaucoup continuent d'avoir peur d'éventuels effets secondaires.

La peur d'effets secondaires

Kwame Anim Boamah : "Le vaccin est bien accueilli même s’il y a encore quelques sceptiques"

Le vaccin détruit-il le système immunitaire comme certaines informations le prétendent ? Des informations qui ont été démenties par les autorités sanitaires. Mais Maame Esi Nyamekye-Thompson, sage-femme demeure quelque peu dans le doute après avoir suivi des informations faisant état de cas de thrombose en Europe et aux Etats-Unis. 

"J'avais placé de gros espoirs dans ce vaccin. Je dois recevoir la deuxième dose en mai. Et j'espère qu'il n'y aura pas de conséquences négatives. Sinon je préfère laisser", déclare-t-elle.

Lire aussi : Ces personnalités africaines victimes de la Covid-19

Jusqu'ici, l'alliance Gavi a maintenu son plan de livraison d'AstraZeneca malgré des perturbations dans le calendrier initial.

L'OMS et l'Agence européenne des médicaments estiment que le vaccin AstraZeneca présente plus d'avantages que d'inconvénients.

AstraZeneca garde ainsi un rôle central dans la distribution du vaccin dans le monde.

Avec près de 91.000 cas positifs et 748 décès, le Ghana ambitionne de recevoir d'ici la fin de l'année, 20 millions de doses de vaccins de différents types. De quoi vacciner tous les citoyens de plus de 18 ans contre la Covid-19.

Photo de Fréjus Quenum, en interview dans le studio de la Deutsche Welle à Kinshasa en RDC (05.12.2024)
Fréjus Quenum Journaliste, présentateur et reporter au programme francophone de la Deutsche Welle@frejusquenum