Au Mali, la junte promulgue une nouvelle Constitution
28 mars 2012Alors que les pressions internationales s'accentuent sur la junte au pouvoir depuis presqu'une semaine, le Comité national pour le redressemenr de la démocratie et la restauration de l'État (CNRDRE) a promulgué une nouvelle Constitution. Celle-ci remplace de facto l'ancienne loi fondamentale, en vigueur depuis 1992.
Selon le texte rendu public à la télévision d'État, les militaires s'engagent à conduire une transition militaire - dont la durée reste à fixer - devant déboucher sur de nouvelles élections législatives et présidentielle auxquelles aucun membre de la junte ne serait candidat. En revanche, la junte demeure l'organe suprême des institutions nationales et son chef, le capitaine Amadou Sanogo, président de la République.
Une manifestation pro-putschistes
À Bamako, la promulgation de la nouvelle Constitution est accueillie avec prudence par certains partis politiques et quelques organisations nationales de la société civile. La question de la nécéssité d'une nouvelle Constitution rédigée à la hâte est au centre des discussions. Pour Amadou Keita, professeur de droit et de sciences politiques à l'université de Bamako, il est trop tôt pour juger de la portée de ce nouvel arsénal constitutionnel :
« Il serait intéressant de voir quel est le contenu de cette Constitution. Est-ce qu'il y a beaucoup de ruptures par rapport à la Constitution de 1992 ? Est-ce qu'il y a des choses nouvelles, eu égard à la nouvelle situation ? »
Cette annonce des militaires putschistes intervient alors qu'un front anti-putsch composé de nombreux partis politiques et d'organisations de la société civile s'est créé dimanche à Bamako. Ils ont en face d'eux des milliers de sympathisants de la junte. Des pro-junte qui d'ailleurs ont défilé mercredi matin (28 mars) dans les rues de Bamako.
Auteur : Bob Barry
Edition : Marie-Ange Pioerron