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Au Mali, l'opposition exige de nouveau qu'IBK se retire

6 juillet 2020

La rencontre de dimanche entre le président malien et ses opposants regroupés au sein du M5 n’a rien donné. Les opposants demandent désormais sa démission.

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Mobilisation dans les rues de Bamako, le 5 juin, pour exiger le départ d'Ibrahim Boubacar Keïta
Mobilisation dans les rues de Bamako, le 5 juin, pour exiger le départ d'Ibrahim Boubacar KeïtaImage : Reuters/M. Rosier

A l’issue d’une rencontre infructueuse dimanche (05.07.2020), les responsables du M5 ont publié un communiqué dans lequel ils réaffirment leur détermination à obtenir, par ce qu'ils considèrent comme étant les voies légales et légitimes, la démission pure et simple du chef de l'Etat. Ils estiment que le président Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) a ignoré le contenu du mémorandum qui lui a été remis et qu’il doit désormais quitter le pouvoir.

Lire aussi → Au Mali, le M5 propose une transition démocratique

Pour Oumar Mariko, président du parti Solidarité africaine pour la démocratie et l’indépendance (Sadi), "C’est la démission de IBK qui va sauver le Mali. Toutes les institutions du Mali sont bloquées par la faute du président. Le problème, c’est IBK. Il faut qu’il s’en aille. Ce qui doit aujourd’hui préoccuper les Maliens et les amis du Mali, c’est de s’organiser pour que le Mali n’ait pas plus mal aujourd’hui qu’hier".

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Pas question de démissionner

Le président Ibrahim Boubacar Keïta est désormais sur un siège éjectable
Le président Ibrahim Boubacar Keïta est désormais sur un siège éjectableImage : Getty Images/AFP/I. Sanogo

Le M5 demande donc le départ d’Ibrahim Boubacar Keïta, la dissolution du parlement ainsi que la formation d’un gouvernement de transition. Des revendications jugées anti-démocratiques par Abdoulaye Fofana, président du groupe parlementaire du parti au pouvoir, le Rassemblement pour le Mali (RPM) :
"C’est un président élu démocratiquement par le peuple malien. Il ne peut pas y avoir de gouvernement de transition. Le président a proposé un gouvernement d’union nationale. Les revendications qu’ils présentent sont anti-démocratiques. Un Premier ministre de pleins pouvoirs n’est pas possible. C’est IBK le président élu par les Maliens et c’est lui qui choisit le chef du gouvernement."

Moussa Mara accuse...

Pour sa part, l’ancien Premier ministre, Moussa Mara, président du parti Yelema, juge la situation au Mali très préoccupante et accuse le pouvoir de faire la sourde oreille face aux revendications qui lui ont été transmises. "L’attitude du président est en train de nous conduire à une confrontation qui peut déstabiliser le pays. Il  y a des revendications soumises par le M5 et aussi des propositions faites par la mission de la Cédéao le 19 juin. Mais le président ne semble ouvert à aucune des propositions de la Cédéao et des revendications du M5", regrette l'opposant.

"Le problème c'est IBK, il faut qu'il s'en aille" (Oumar Mariko, président de Sadi)

Le M5, une coalition de responsables religieux, de personnalités politiques et de la société civile, appelle donc les Maliens à se mobiliser dans les rues, le vendredi (10.07.20) et les jours qui suivent, en vue d’exiger le départ du pouvoir du président Ibrahim Boubacar Keïta.

Le mouvement du 5 juin avait fait descendre dans les rues de Bamako des dizaines de milliers de personnes à deux reprises en juin dernier.

Les législatives de mars-avril et la décision de la Cour constitutionnelle de repêcher une trentaine de candidats déclarés battus, dont une dizaine de la majorité présidentielle, sont considérées comme un élément déclencheur de cette crise.

 

Georges Ibrahim Tounkara Journaliste au programme francophone de la Deutsche Welle