Au Tchad, la coalition Wakit-Tama appelle à des marches
6 mai 2021Au Tchad, le mouvement Wakit-Tama appelle de nouveau à des marches pacifiques dans tout le pays samedi prochain.
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Ces manifestations seront organisées cette fois sans la présence du principal parti d'opposition, l'Union nationale pour la démocratie et le renouveau, de l'opposant Saleh Kebzabo. L'UNDR a en effet intégré le gouvernement de transition et appelle ses militants à ne pas répondre à l'appel à manifester de Wakit-Tama.
Reproches au Conseil militaire de transition
Ce mouvement Wakit-Tama est composé de partis d'opposition et d'organisations de la société civile.
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La coordination du mouvement reproche au Conseil militaire de transition d'ignorer les solutions alternatives. Ni le retour à l'ordre constitutionnel, ni le schéma malien proposé par certains n'ont ainsi convaincu la junte militaire, déplore l'avocat Max Loalngar, par ailleurs coordonnateur du mouvement citoyen Wakit-Tama.
‘'Le peuple est debout, explique le magistrat. La coordination des actions citoyennes Wakit-Tama reste mobilisée pour le bien être de toutes nos communautés du Nord au Sud, de l'Est à l'Ouest." C'est pourquoi, poursuit-il, le ouvement lance "un appel pressant à toutes les organisations de la société civile qui ne se sont pas encore engagées dans la lutte à cette date, de se joindre sans délai à la mobilisation du peuple pour la prochaine marche pacifique qui est prévue le samedi 8 mai sur toute l'étendue du territoire." Le militant explique que son mouvement espère que les Tchadiens pourront, ensemble "tracer [les] sillons pour façonner le modèle tchadien que nous voulons inclusif, généreux et dynamique.''
L'UNDR se désolidarise
Une position que ne partage pas l'Union nationale pour la développement et le renouveau (UNDR) de l'opposant Saleh Kebzabo qui vient d'intégrer le gouvernement de transition militaire à travers deux de ses militants.
Célestin Topona Mocnga est le premier vice président chargé des relations extérieures et de la communication, porte parole de l'UNDR. Il explique la position du parti qui demande à ses militants "de ne pas sortir marcher" : "Nous pensons qu'il faut saisir l'opportunité du début de négociations possibles avec les nouvelles autorités. Nous avons dans le cadre de notre recherche de la vérité politique décidé qu'après la chute du régime du MPS (ancien parti au pouvoir,) c'est une nouvelle Ère qui va s'ouvrir et il faudrait que nous puissions jouer notre rôle en tant que parti politique qui s'estime majeur dans la vie de ce pays". Pour lui, il s'agit d'une "question d'approche.''
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Cette attitude pourrait fragiliser la mobilisation pour les marches pacifiques du 8 mai prochain car l'UNDR était membre de Wakit-Tama jusqu'à son entrée dans le gouvernement militaire de transition.