Autriche : la mode est aux Verts

Après la victoire du ÖVP aux élections législatives en Autriche, le patron du parti conservateur Sebastian Kurz a pour mission de former un nouveau gouvernement.

Pour la Zeit Online "le parti d'extrême-droite FPÖ est le grand perdant de cette élection". Le site de l'hebdomadaire rafraîchit nos mémoires sur l'affaire de l'Ibizagate qui avait déclenché ces élections anticipées.

Dans la vidéo scandale filmée en caméra cachée, l'ancien chef du parti avait imaginé une envolée de ses scores s'il parvenait à s'attribuer les faveurs d'un puissant journal tabloïd en Autriche.

"Dans ce plan, il imaginait le FPÖ devenir la première force politique dans le pays et lui-même dans le fauteuil de chancelier, de président ou même d'empereur", poursuit la Zeit Online.

Erreur d'analyse donc. Et le tabloïd en question, la Krone Zeitung, a réagi par l'ironie sur son compte twitter : "Sorry", "désolé", dit la publication.

Un pacte avec les Verts ?

C'est donc Sebastian Kurz qui l'emporte. "Habile comme il est, le jeune conservateur s'est gardé toutes les options sur la table et il laissera toutes les portes ouvertes le temps de définitivement former un nouveau gouvernement."

Sebastian Kurz avait dû le former le précédent gouvernement avec l'extrême-droite. "Cette-fois il n'a plus besoin de lier son avenir politique à ce parti", estime la Süddeutsche Zeitung, pour qui une coalition avec les Verts, arrivés 4e, est pour la première fois imaginable.

"Parmi les petits partis, les Verts ont réussi un comeback fulgurant. Ils étaient tombés à 3,8 % en 2017, désormais ils sont à près de 14% et si forts qu'ils pourraient former un gouvernement avec les conservateurs.

Lors de la campagne électorale, les Verts ont réussi à avoir le vent dans le dos, notamment grâce au débat sur le changement climatique." Mais le parti, note la SZ, exige "un signe de revirement" des conservateurs du ÖVP en matière d'immigration et de politique environnementale.

Et au Handelsblatt de conclure : si les conservateurs "venaient à faire un pacte avec les Verts, ils récolteraient des applaudissements non seulement en Autriche mais aussi dans toute l'Europe."