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Bachar al-Assad ne renonce pas au pouvoir

Elisabeth Cadot (DW, AFP)7 janvier 2013

Le président syrien Bachar al-Assad a prononcé à Damas sa première allocution depuis sept mois. Pas question de se retirer du pouvoir. Il a proposé un "plan politique" qui ne prévoit aucune négociation avec l'opposition.

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Le président syrien Bachar al-Assad s'exprime devant un parterre de partisans à Damas
Le président syrien Bachar al-Assad s'exprime devant un parterre de partisans à DamasImage : Reuters

Un conflit qui n'en finit pas, on en est déjà au 21ème mois de guerre civile. Un chef d'État en plein déni de réalité et les morts qui s'accumulent : 78 victimes ont été dénombrées rien que pour ce week-end. La Syrie démarre la nouvelle année en plein cauchemar.

Bachar al-Assad s'exprime à la télévision syrienne
Bachar al-Assad s'exprime à la télévision syrienneImage : REUTERS/Sana

On aurait pu espérer que Bachar al-Assad fasse un geste d'apaisement dans son discours de nouvelle année. Il n'en a rien été. Devant un auditoire de partisans enthousiastes, à la Maison de la Culture de Damas, le chef de l'État, droit dans ses bottes a répété que le conflit n'opposait pas le pouvoir et l'opposition mais "la patrie et ses ennemis". Des ennemis qui sont, pour Bachar al-Assad, des "terroristes" armés et financés par l'étranger. Et qu'il faut donc combattre, comme il l'a réaffirmé :

« Nous devons renforcer la Syrie, économiquement, socialement mais aussi moralement. Chaque citoyen est responsable. Nous devons défendre notre pays ensemble. »Bachar al-Assad s'accroche au pouvoir

Les combats ont fait des victimes près de Damas
Les combats ont fait des victimes près de DamasImage : Reuters

Alors que les rebelles contrôlent désormais une large partie du pays, dont certains quartiers de la capitale Damas, Bachar al-Assad refuse toujours de négocier avec l'opposition, qu'il qualifie de "gangs qui prennent leurs ordres de l'étranger." Il a appelé au dialogue, mais affirme qu'il n'a jusqu'à présent pas trouvé de partenaire.

Le plan de paix assez détaillé qu'il a présenté n'évoque pas du tout son départ du pouvoir. Au contraire, le quotidien libanais pro-syrien Al Akhbar affirme que Bachar al-Assad pose comme condition sine qua non à de nouvelles élections, la possibilité pour lui d'être candidat à sa propre succession en 2014.

Réactions négatives

Les réactions à ce plan ne se sont pas fait attendre. L'opposition l'a immédiatement rejeté. Elle souhaite bien sur une "solution politique" comme l'a affirmé son porte-parole Walid al-Bounni, mais pas le maintien de ce régime qui a causé quelques 60.000 morts selon l'ONU.

Les Frères musulmans syriens ont rétorqué par un communiqué qualifiant Bachar al-Assad de "criminel de guerre devant être jugé". C'est aussi la position du président égyptien Mohamed Morsi qui a déclaré à la chaîne de télevision CNN que le régime au pouvoir à Damas allait tomber.

Berlin a regretté qu'il n'exprime "aucune prise de conscience". Washington estime que ce discours est "déconnecté de la réalité". Seul l'Iran chiite, principal allié de Damas, lui apporte son soutien et a salué ses propositions. Cela risque de ne pas suffire.