Barrow promet la justice pour tous en Gambie
27 juillet 2017Un peu plus de six mois maintenant que le président Adama Barrow est au pouvoir, un premier bilan de son action révèle une certaine déception dans la population gambienne.
Beaucoup de jeunes Gambiens continuent d'ailleurs de prendre la route de l'exil. Adama Barrow incite les exilés à rentrer pour participer au développement du pays, l'un des plus pauvres au monde.
C'est le volet économique, qui est peut-être le plus préoccupant pour une majorité de Gambiens. Les nouvelles autorités accusent Yaya Jammeh d'avoir vidé les caisses de l'Etat avant de s'exiler. Adama Barrow rappelle que le pays ne pouvait plus couvrir qu'un mois d'importations.
Un contexte favorable
Aujourd'hui le président, Adama Barrow se dit confiant dans les perspectives économiques du pays. "Nous avons fait beaucoup de progrès. Premièrement les prix des denrées alimentaires ont baissé et le prix du carburant aujourd’hui est au niveau de 2011", a-t-il déclaré.
La Banque mondiale a effectivement fourni une aide budgétaire de 56 millions de dollars. Et Adama Barrow insiste sur l'intérêt grandissant de l'Union européenne pour la nouvelle Gambie qu'il compte bâtir.
Climat de suspicion
Les risques de déstabilisation, pourtant, ne sont pas à écarter après 22 années de dictature. Yayah Jammeh a encore des partisans. Selon un rapport des services de renseignement sénégalais, plus de 300 d'entre eux seraient regroupés en Mauritanie dans le but de déstabiliser la Gambie. Adama Barrow minimise ce risque.
"Selon nos services de renseignement en Mauritanie, rien n’a été prouvé sur cet aspect", a répondu le président avant d'ajouter: "En ce qui nous concerne, c’est juste des fausses informations."
La situation en Gambie est jugée encore fragile par les chefs d'Etat de la région. Raison pour laquelle, quelques 500 soldats ouest-africains sont encore présents en Gambie dans le cadre d'une mission de la CEDEAO.
L'organisation ouest africaine a convaincu Yahya Jammeh de lacher le pouvoir. Mais quel sort réserver à l'ancien président réfugié en Guinée Equatoriale alors qu'il a dirigé le pays d'une main de fer? Adama Barrow veut laisser la justice faire son travail.
"Une chose est fondamentale, nous voulons une justice pour tous. Personne n’est au dessus de la loi, ni moi-même, ni Jammeh. Mais je crois que sous mon régime, les victimes obtiendront justice", a-t-il conclu.
Le ministre gambien de la justice a annoncé dernièrement la préparation d'une nouvelle constitution, elle sera soumise à referendum dans un délai de deux ans, après consultation de la société civile.