Les Béninois souffrent aussi de la cherté de la vie
28 juin 2021Pluviométrie capricieuse, productivité en déclin, crise sanitaire ou manque de contrôle des prix..., les Béninois ne savent plus à quel facteur attribuer la flambée galopante des prix des produits de première nécessité.
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Et le phénomène ne se limite pas qu'aux centres urbains, il s'est aussi généralisé dans les régions et les grands pôles de production agricole n'en sont pas épargnés. Ce qui inquiète Fadel Naro Assouma, jeune leader d’opinion :
"Faites un tour dans les différents marchés de Parakou par exemple, à l'instar de tout le Bénin vous verrez que c'est extraordinaire ce qui se passe. L'essentiel de ce que consomment les Béninois, c'est-à-dire les produits basiques ont doublé de prix, des produits alimentaires ont triplé parfois de prix."
Marche contre la cherté de la vie interdite
Le jeune leader de la ville de Parakou, dans le nord du Bénin, est l'initiateur d'une grande manifestation pacifique censée susciter une réaction des pouvoirs publics, mais qui n'a finalement pas eu lieu.
Les femmes au marché espèrent des solutions.
"Le prix du sac de 100kg de piment qu'on prenait à 20 000f ou 25 000f est actuellement à 55 000f CFA sur le marché – Tous les produits vivriers ont augmenté de prix – L'huile qui était à 15 000, ça augmente de jour en jour de 1000 f, 2000, 3000... C'est le cas aussi de la farine. Ce qu'on vendait à 21 500 ou 22000, hier ils l'ont augmenté encore de 1500f. On ne comprend plus rien", se plaignent-elles.
En février dernier, le réseau Social Watch Bénin tirait déjà la sonnette d'alarme face à cette situation qui selon lui, menace dangereusement les conditions de vie des populations.
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« Baisse drastique des revenus »
Une situation qui les fragilise et hypothèque les efforts de leur autonomisation estime Blanche Sonon, la présidente de cette organisation de contrôle citoyen.
"Cette flambée des prix des produits de première nécessité affaiblit davantage les revenus des populations surtout les couches vulnérables (telles que les femmes, les enfants, les jeunes à faibles ou sans revenus, d'autres personnes à besoins spécifiques comme celles vivant avec un handicap, les personnes de troisième âge etc...)", fait savoir Mme Sonon. Ces personnes ont vu leurs revenus baissés de façon drastique. Les ménages pauvres éprouvent davantage de difficultés à manger en quantité et en qualité car les greniers et le panier de la ménagère sont quasiment vides."
En dehors du déficit pluviométrique dû aux changements climatiques, le gouvernement justifie la flambée des prix par la ruée des Nigérians vers les marchés béninois, en dépit de la fermeture des frontières, à la recherche aussi des produits de grande consommation.
Cotonou est à pied d’œuvre pour trouver des solutions, afin de soulager les peines des populations, assure le porte-parole du gouvernement.