Niger-Bénin, les habitants frontaliers appellent au dialogue
24 mai 2024"Nous qui habitons des deux côtés, c’est nous qui subissons les conséquences. Souvent, je me ravitaille en produits pharmaceutiques de l’autre côté, à Gaya. Que vont devenir les malades ?", dit Salifou, un Béninois d’origine nigérienne vivant à Malanville.
Celui-ci vient régulièrement à Gaya pour s’approvisionner en médicaments pour ses parents malades. Maintenant que la traversée fluviale est interdite par la police des frontières béninoises, il ne décolère pas.
C’est aussi le cas de cette Nigérienne qui a quitté Niamey pour Cotonou. "Lorsqu’on est arrivés, j’ai constaté qu’au bord du fleuve il y avait des autorités. Ils nous ont dit que s’ils (les Béninois) ont refusé, il faut retourner. Donc maintenant, je suis obligée de retourner à Niamey. Imaginez-vous, les funérailles de ma tante qui devraient se dérouler le 24 et ils ont refusé de nous laisser partir. C’est quoi ça ?."
Les conséquences de cette interdiction sont visibles au marché central de Gaya. Plusieurs boutiques sont restées fermées car de nombreux commerçants vivent à Malanville, côté béninois, et sont donc bloqués.
Bachir Garba est l’un d’entre eux. Nous avons pu le joindre au téléphone."Notre commerce est à Gaya, mais nous habitons à Malanville. Je ne suis pas le seul, nous sommes nombreux, et nous souffrons. Depuis la fermeture des frontières terrestres, nous faisons la navette, nous avons même loué une maison à Gaya, mais cela fait plus de quatre mois que nous venons souvent passer la nuit à Malanville. Notre souffrance est moindre comparativement à ceux qui ont quitté le Bénin ce matin pour se rendre au Niger et qui sont bloqués aujourd’hui."
L’impact de cette interdiction sera ressenti par les populations des deux pays, c’est pourquoi nos interlocuteurs appellent les autorités nigériennes et béninoises à privilégier le dialogue en vue d’un dénouement à cette crise.