Berlin durcit le ton face à Israël
6 décembre 2012En choisissant de s'abstenir lors du vote à l'ONU pour le statut d'État observateur de la Palestine, l'Allemagne a cherché à ménager son allié israélien, sans pour autant se froisser avec ses partenaires européens. Mais en arrivant mercredi soir (5 décembre) à Berlin, Benyamin Nétanyahou n'a pas manqué de souligner cette petite brèche dans les relations germano-israélienne : « Je manquerais de franchise si je ne disais pas que j'ai été déçu par le vote de l'Allemagne, comme beaucoup de monde en Israël », a déclaré le Premier ministre israélien.
Les colonies inquiètent l'Allemagne
Pour ne rien arranger, en début de semaine, la chancelière allemande Angela Merkel a qualifié "d'inquiétante" la politique menée par Israël vis-à-vis de la Palestine faisant référence au projet controversé de colonies en Cisjordanie et à Jérusalem-Est.La construction de 3.000 logements dans cette zone stratégique compromettrait la viabilité d'un futur État palestinien. Le gouvernement allemand a fait part de son inquiétude. Mais sur ce point les divergences subsistent, reconnaît Angela Merkel :
« Nous pensons qu'il faut continuer à trouver une solution avec deux États. Nous souhaiterions qu'il puisse y avoir à la fois un État juif, Israël, et un État palestinien. Pour cela, nous devons parvenir à des négociations et nous pensons qu'il faut éviter toutes sortes de mesures unilatérales. Comme les colonies israéliennes ! Sur ce point, nous reconnaissons que nous ne sommes pas d'accord ! »
Mais l'Allemagne, soucieuse de préserver ses relations avec l'Etat hébreu, n'a pas pour autant convoqué l'ambassadeur d'Israël après l'annonce de ce projet de colonies, contrairement à la France et au Royaume-Uni.