Berlin : la grande coalition dans un fauteuil d'incertitude
2 décembre 2019Avec Esken et Walter-Borjans, "la majorité des militants du SPD a opté pour la voie du risque ", commente Frankfurter Rundschau.
"L'opportunité d'un nouveau départ se présente maintenant. Il s'agit de convaincre la majorité que la politique peut et doit être plus que l'exécution laborieuse d'un accord de coalition", écrit le journal.
Le choix des militants du SPD est "un vote de défiance sans ambiguïté contre l'establishment du parti", estime de son côté la TAZ. Même si le quotidien ne s'attend pas à des élections anticipées à court terme.
"Les parties de la grande coalition ont besoin de temps pour régler leurs différends, peaufiner leurs programmes et trouver des candidats au poste de chancelier", écrit le journal.
En attendant, le nouveau duo à la tête assurera le programme de gauche, tandis que les ministres du SPD gouverneront de manière pragmatique", souligne la TAZ.
"Au sein du SPD, on considère qu'une sortie de la grande coalition est tout à fait possible" avec les nouveaux dirigeants du parti, poursuit le journal Bild.
Le quotidien die Welt critique en revanche la décision de la base du parti : "Tout au long de son histoire, le SPD a toujours fait en sorte que ses dirigeants soient des personnalités qui rayonnent dans la société. La responsabilité était leur principe directeur. Ce SPD n'existe plus", note die Welt.
Le journal Süddeutsche Zeitung revient, lui, sur le 10ème Congrès du parti de l'AfD, qui a élu un nouvel exécutif :
Jörg Meuthen a été confirmé avec un résultat inattendu et le peintre Tino Chrupalla, élu comme successeur d'Alexander Gauland.
Avec ce congrès, le parti a montré qu'il savait comment mieux servir les électeurs qui veulent un parti bourgeois de droite", commente Süddeutsche Zeitung. "Six ans après sa fondation, l'AfD reste un parti aux nombreuses positions radicales. Il est difficilement imaginable que ce parti continue d'assumer la responsabilité gouvernementale au niveau des régions, et encore moins au niveau fédéral pour l'instant", martèle Rheinpfalz de Ludwigshafen.
L'ancien coprésident Gauland, pourtant, a prêté serment à l'AfD précisément sur cette voie, rappelle la Frankfurter Allgemeine Zeitung qui écrit que "c’est devenu une habitude : chaque fois que le parti d’extrême droite, Alternative pour l’Allemagne (AfD), se réunit en congrès pour élire une nouvelle direction, c’est son courant le plus radical qui gagne en influence."