Qui pour conduire la transition au Burkina Faso ?
14 octobre 2022Les assises nationales seront dirigées par le colonel-major Célestin Simporé, chef d’état-major général adjoint des armées sous la présidence de Paul-Henri Sandaogo Damiba renversé le 30 septembre.
Elles se tiennent dans un contexte ou des voix s'élèvent pour réclamer le maintien du capitaine Ibrahim Traoré. Des meetings de soutien ont été organisés à Ouagadougou et à Bobo-Dioulasso, deuxième ville du pays. Officiellement désigné président peu après son putsch, le capitaine Traoré a pourtant assuré qu'il ne ferait qu'expédier "les affaires courantes" jusqu'à la désignation d'un nouveau président de transition civil ou militaire.
Henriette Zoumbaré, vice-présidente des structures du parti Union pour le progrès et le changement, UPC, ne doute pourtant pas que le capitaine Ibrahim Traoré devra gérer la transition. "Ils ont vu à un moment donné que Damiba avait dévié et ils ont rectifié. Ils sont venus pour rectifier les choses. Il n’y a pas un choix autre que le MPSR (Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration) puisse designer encore le remplaçant de Damiba, c’est une évidence", explique Henriette Zoumbaré à la DW.
Quelle charte pour la transition ?
L’un des enjeux de cette rencontre est aussi l’adoption d’une nouvelle charte de la transition par l’ensemble des participants. Parmi les aspects essentiels, figurerait notamment l’article 4 qui stipule que "le président de la transition n’est pas éligible aux élections présidentielle, législatives et municipales qui seront organisées à la fin de la transition."
Depuis le coup d’Etat du 30 septembre 2022, bon nombre de Burkinabè, souhaitent que le pays puisse repartir d’un bon pied. "Je fonde vraiment l’espoir que l’armée puisse se réunifier. Parce que lors du coup d’Etat, on s’est rendu compte qu’il y’a de profondes divergences au sein de l’armée", affirme Henriette Zoumbaré.
Elle voit en ces assises une occasion de recentrer la transition sur les immenses défis tels que la sécurité. "Je suis particulièrement inquiet pour mon pays. Je souhaite que ceux qui vont reprendre les rênes du pays travaillent à ce que la sécurité et l’intégrité du pays reviennent."
Quelque 300 personnes sont attendues pour ces assises. Parmi elles, des représentants de l'armée et de la police, des organisations coutumières et religieuses, de la société civile, des syndicats, des partis politiques et des déplacés internes victimes des attaques jihadistes qui frappent le Burkina depuis 2015. Les attaques régulières de groupes armés affiliés à Al-Qaïda et au groupe Etat islamique (EI) ont fait des milliers de morts et provoqué le déplacement de quelque deux millions de personnes.