Burkina Faso : signature de la Charte de la transition
16 novembre 2014Les acteurs sociopolitiques ont également déposé la liste de leurs représentants pour la désignation du président de la transition. Cinq personnalités ont été retenues par les acteurs sociopolitiques pour la désignation de l'homme qui sera chargé de conduire le Burkina Faso, jusqu'aux élections prévues fin 2015.
Selon le texte rendu public, militaires et acteurs politiques vont également signer un accord pour la formation du gouvernement de transition. Un collège de désignation doit choisir désormais le futur chef de la transition.
Voici les postes et les organes les plus importants définis dans la Charte adoptée :
Le Président de la transition
Le poste est réservé à un civil. Le mandat du Président de la transition prend fin après l'investiture de celui qui sera élu à l'issue du scrutin présidentiel qui espère-t-on, aura lieu en novembre 2015. Le Président de la transition est choisi par un Collège de désignation sur une liste de personnalités proposées par les partis politiques, les organisations de la société civile et les forces de défense et de sécurité à raison de trois (3) personnalités au plus par composante.
Le candidat retenu est investi Président de la transition, chef de l’Etat, par le Conseil constitutionnel.
Le Président de la transition n'est pas éligible aux élections présidentielle et législatives qui seront organisées pour mettre fin à la transition. Il en est d'ailleurs de même pour le Premier Ministre et son équipe, ainsi que pour le Président du Conseil national de transition.
Le Premier Ministre
Sans surprise il sera quelqu'un de l'armée, c'est du moins un des points du consensus obtenu. Le Premier Ministre dirigera une équipe composée de 25 membres.
Le Conseil national de transition
Le CNT est l'organe législatif qui sera mis sur pied et qui va légiférer durant la période de la transition estimée pour le moment à un an. Le Conseil national de transition est composé de 90 membres dont 30 pour l'opposition politique, 25 pour l'armée, 25 pour la société civile et 10 pour l'ancienne majorité présidentielle.
Quelle place pour l'entourage de l'ancien pouvoir ?
Beaucoup de personnes souhaitent ne pas entendre parler des membres de l'ancienne majorité au pouvoir. Mais la Charte adoptée leur réserve 10 postes au sein du Conseil national de transition, pas plus. Et même là, il faudra que ces dix personnes soient des gens n'ayant pas soutenu ouvertement le projet de révision de la constitution et qu'ils n'aient pas fait partie du précédent gouvernement déchu.
L'armée burkinabè
L'armée devrait, comme mentionné plus haut, obtenir le poste de Premier Ministre. Et dans le Conseil national de transition elle occupera 25 sièges. D'aucuns soupçonnent cette armée de tout faire pour détourner la révolution qui a poussé, le 31 octobre 2014, l'ex président Blaise Compaoré vers la sortie.
Demande de justice
Dans l’accord trouvé sur la charte de la transition, il est question d’une instance dite de la réconciliation nationale et des réformes. De cet organe, dépendra une commission « vérité et réconciliation » voulue par la société civile. Elle sera chargée de faire la lumière sur les crimes économiques et de sang commis par l'ancien régime. Une initiative saluée par la veuve de l’ancien président, Thomas Sankara. Elle compte introduire auprès de cette Commission, une demande pour que la lumière soit faite sur l’assassinat de son mari.
Pour écouter Mariam Sankara, cliquez sur le lien ci-dessous !