Burundi: Évariste Ndayishimiye élu à la présidence
25 mai 2020C'est Pierre Claver Kazihise, le président de la Commission électorale nationale indépendante, qui a présenté à la télévision la synthèse des résultats du triple scrutin du mercredi 20 mai. Des résultats qui donnent Évariste Ndayishimiye vainqueur de la présidentielle, avec 68,72% des voix.
Le général major Evariste Ndayishimiye est détaché de l'armée depuis 2016. Agé de 52 ans, il est né en 1968 dans la province de Gitega, l'actuelle capitale politique du pays.
Ancien rebelle devenu haut militaire
Évariste Ndayishimiye figure parmi les premiers à s'engager dans le maquis au début du mouvement rebelle des Forces de défense de la démocratie, l'actuel parti présidentiel, au lendemain de l'assassinat de Melchior Ndadaye, premier président élu démocratiquement au Burundi en 1993.
Avant son engagement militaire, il avait échappé au massacre des étudiants hutus à l'université du Burundi en 1995.
Huit ans plus tard, en 2003, quand le CNDD-FDD, le parti au pouvoir aujourd'hui, signe l'accord global de cessez-le-feu, Évariste Ndayishimiye a occupé le poste de chef-adjoint de l'état-major général intégré de l'armée burundaise.
Il a été ministre de l'Intérieur et de la Sécurité publique de 2006 à 2007, avant d'occuper le poste de chef de cabinet militaire à la présidence de la République jusqu'en 2014 puis de prendre, en 2015, la tête du cabinet civil, toujours à la présidence.
Il était aussi délégué par le gouvernement du Burundi dans les négociations du cessez-le feu, signé en 2008 entre son gouvernement et le mouvement politique armé du Front national de libération PALIPE-HUTU.
Le général major Ndayishimiye présidait également le Comité national olympique depuis 2009.
L'opposition burundaise crie à la mascarade
Depuis le lendemain des élections, l'issue du scrutin a été décriée par l'opposition dont Agathon Rwasa, président du Congrès national pour la liberté (CNL). Ce dernier dénonce une "mascarade électorale".
Après la proclamation des résultats provisoires par la Céni, l'opposition a trois jours pour saisir la Cour constitutionnelle. Celle-ci aura à son tour un délai de huit jours pour s'exprimer.