Burundi : le président Pierre Nkurunziza est mort
9 juin 2020"Le Gouvernement de la République du Burundi annonce avec une très grande tristesse le décès inopiné de Son Excellence Pierre Nkurunziza, Président de la République du Burundi, survenu à l’Hôpital du Cinquantenaire de Karusi suite à un arrêt cardiaque ce 8 juin 2020", a indiqué le gouvernement burundais sur Twitter.
Le texte détaille les derniers jours du président Nkurunziza: après avoir assisté à un match de volley-ball le samedi 6 juin, il a dans la nuit du 6 au 7 ressenti un malaise et "s'est vite rendu à l'hôpital".
"Le dimanche, son état de santé s'est amélioré et il s'est entretenu avec les personnes qui étaient à côté de lui", poursuit le communiqué.
"A la très grande surprise" de chacun, dans la matinée "du lundi 8 juin 2020, son état de santé a brusquement changé avec un arrêt cardiaque".
"Malgré une prise en charge intense, continue et adaptée, l'équipe médicale n'a pas pu récupérer le patient", ajoute le communiqué, précisant que l'équipe médicale pluridisciplinaire a tenté pendant "plusieurs heures" de le réanimer.
Le président Pierre Nkurunziza, au pouvoir depuis 2005, avait surpris en annonçant en juin 2018 qu'il ne se présenterait pas à sa succession en 2020, alors que la nouvelle Constitution modifiée par référendum le lui permettait.
Cinq ans de crise politique
L'annonce en avril 2015 de sa candidature à un troisième mandat avait plongé le Burundi dans un cycle de violences et de violations massives des droits humains qui ont fait 1.200 morts et déplacé plus de 400.000 personnes, selon les estimations de la Cour pénale internationale, laquelle a ouvert une enquête.
Ces violences, déclenchées contre la candidature à un troisième mandat de Pierre Nkurunziza, un jugée inconstitutionnelle par l'opposition, ont fait ressurgir le spectre de la guerre civile, qui avait provoqué 300.000 morts entre 1993 et 2006.
Le 26 avril 2015, des milliers de personnes bravent l'interdiction de manifester au lendemain de la désignation de Pierre Nkurunziza par son parti, le CNDD-FDD, comme candidat à la présidentielle, après dix ans de pouvoir. Commencent six semaines de manifestations quasi quotidiennes à Bujumbura, sévèrement réprimées.
L'opposition juge ce troisième mandat contraire à la Constitution et à l'accord d'Arusha, qui a mis fin à la guerre civile. M. Nkurunziza considère que son premier mandat obtenu en 2005 ne compte pas, car octroyé par le Parlement dans le cadre d'un mécanisme de sortie de guerre civile.