Burundi: "Les élections ne seront pas démocratiques…"
26 juin 2015« Toute l'opposition a décidé unanimement de boycotter les élections qui ont été préparées par la Céni, la Commission électorale, et qui commencent par les communales et législatives de lundi » peut-on lire dans un communiqué signé par tous les représentants de l'opposition politique. Raison invoquée par l'opposition: « l’entêtement du président Nkuruziza ».
Dernier signe de l’entêtement du pouvoir, le parti présidentiel CNDD-FDD a boycotté cette semaine la reprise du dialogue avec ses opposants, sous l'égide de l'ONU. Une façon, estiment des analystes, de faire comprendre que les législatives et communales du 29 juin auront lieu « quoi qu'il arrive ». Plus que jamais, le pouvoir burundais semble engagé dans une fuite en avant.
Un mandat de plus qui divise
Les opposants estiment un nouveau mandat contraire à la Constitution et à l'Accord d'Arusha qui avait ouvert la voie à la fin de la longue guerre civile burundaise de 1993 à 2006. Des manifestations quasi-quotidiennes ont été émaillées de heurts entre les contestataires et la police, qui a parfois ouvert le feu à balles réelles.
Jeudi, quelque 200 étudiants qui campaient depuis le début de la contestation contre le président burundais Pierre Nkurunziza à l'extérieur de l'ambassade américaine et que la police voulait évacuer, se sont pacifiquement réfugiés dans le complexe de la représentation diplomatique.
Des hauts responsables en fuite
A quelques jours des élections législatives et communales, le régime Nkurunziza semble s'affaiblir, au vu des nombreuses défections enregistrées au sein même du camp présidentiel et du parti au pouvoir, le CNDD-FDD.
Dernier en date, le 2ème vice-président du pays, Gervais Rufyikiri. Il est arrivé la semaine dernière en Belgique, officiellement pour s’y faire soigner. Mais il a décidé de faire comme la plus part des cadres du CNDD-FDD : prendre ses distances avec le président sortant. Dans une interview qu’il a accordée à la Deutsche Welle, Gervais Rufyikiri demande explicitement à Pierre Nkurunziza de renoncer à briguer un troisième mandat alors que les violences repartent de plus belle à Bujumbura.
Ecoutez-le au micro d'Eric Topona en cliquant sur l'image.