20 dossiers de candidatures à la présidentielle au Bénin
5 février 2021Le Bénin a franchi un pas vers l'élection présidentielle du 11 avril prochain, avec la clôture ce jeudi 4 février à minuit de l'enregistrement des déclarations de candidatures.
L'ultime journée n'aura pas été de tout repos pour les équipes de la Commission électorale nationale autonome (Cena). Elles ont vu se succéder les potentiels candidats jusqu'à la dernière minute.
De cinq les premiers jours, ils sont finalement 20 à avoir déposé leur dossier dans les délais fixés. Parmi eux, de nombreux indépendants et novices dont certains, comme Eudes Houessou Aholou, sont inconnus des Béninois. "Moi, j'ai quitté les Etats-Unis en 2017 où j'ai encore ma famille. Parce que je crois à la liberté, je crois en la justice. J'ai constaté que notre pays manque de justice. Je suis en train de m'engager pour me battre pour nos enfants qui méritent un avenir meilleur", explique le candidat.
Opposition divisée
Déjà mercredi, les Forces cauris pour un Bénin émergent (FCBE), avaient désigné leur duo de candidats, mais les autres partis de l'opposition étaient très attendus. Des concertations à l'interne du Collectif de l'opposition radicale au président Patrice Talon, réuni au sein du Front pour la restauration de la démocratie, devaient aboutir à la désignation du duo Joèl Aïvo et Réckya Madougou, mais les pourparlers ont échoué et chacun y est allé de son côté.
Le professeur de droit s'est associé à Moïse Kérékou ancien ambassadeur du Bénin en Turquie pour le compte du front et Réckya Madougou, ancienne ministre de Boni Yayi et ministre conseiller spécial du président togolais Faure Gnassingbé, sera finalement portée par le parti les démocrates. "Nous avons tout fait pour que nos dossiers de candidatures, aussi bien pour ma modeste personne que pour le vice-président soient le plus parfait possible. Nous avons fait tout ce qu'il fallait pour payer même la caution de 50 millions, malheureusement on nous a refusés le parrainage", se désole Joèl Aïvo.
Le parrainage mis en cause
Et c'est une plainte commune à nombre de candidats. Ils accusent la mouvance présidentielle de confisquer les parrains. En l'absence du président Talon à la Cena ce jeudi, c'est sa colistière Myriam Chabi Talata qui réagit. "Les lois lui permettent de se faire représenter et il s'est fait représenter par moi, je suis la candidate à la vice-présidence. La mouvance est là pour la bonne marche de la démocratie, elle n'a aucun intérêt à confisquer les parrainages", explique Myriam Chabi Talata.
Les 20 candidats enregistrés disposent encore de 72 heures pour compléter les pièces manquantes de leurs dossiers, après quoi la Cena devra rendre publique, du 10 au 15 février, la liste provisoire des candidats retenus avant la publication de la liste définitive le 22 février. On sera alors à un mois de la campagne pour le premier tour du scrutin.