Bénin, les opposants réclament un dialogue national
13 avril 2021"Dialogue" ou "assisses nationales", peu importe la terminologie, ce que propose l’opposition béninoise, c’est bien une rencontre entre les acteurs de la classe politique pour mettre un terme à la crise qui secoue le pays.
Pour l’opposant en exil et ancien ministre des Finances, Komi Koutché " il n’y a pas eu de scrutin. Il y a l’agenda privé du président Patrice Talon qui est en cours." Il demande au peuple " de poursuivre les actions de résistance mais en restant strictement dans le cadre d’une résistance pacifique à mains nues." Selon l'opposant le Bénin a toujours été un pays de dialogue "c’est qu’entre fils et filles du Bénin, nous puissions nous asseoir pour nous parler et redéfinir les fondements de notre vivre-ensemble", précise Komi Koutché.
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Une assise nationale inclusive
Autre opposant qui insiste sur la tenue d’assises nationales pour sortir le Bénin de la crise, c’est Valentin Djènontin, ancien ministre lui aussi en exil. Il demande la libération immédiate des manifestants arrêtés ces derniers jours, au nombre desquels : son propre fils. Il dénonce la tenue du scrutin de dimanche.
"Ce qui se passe actuellement au Bénin est simplement une honte. Je suis meurtri, je suis attristé, je suis dévasté que mon pays soit tombé aussi bas. Je me demande même si le taux de participation réel de cette élection va atteindre 1%. Les gens ne se sont pas du tout déplacés. La paix ne peut pas revenir au Bénin tant qu’on ne va pas s’asseoir pour discuter. La seule solution, c’est qu’il y ait une assise nationale inclusive et que l’on annule tout ce folklore, que ce soit l’élection présidentielle, les législatives, les élections communales, tout ça c’est un non-lieu", réagit-il.
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Dans une déclaration, le professeur Frédéric Joel Aivo a lui aussi dénoncé la présidentielle de dimanche. C’est, dit-il, "le scrutin le plus bâclé de l’histoire du Bénin. On ne gagne pas contre son peuple, on gagne avec lui."
Elu en 2016, Patrice Talon est accusé par ses adversaires de dérives autoritaires. Plusieurs opposants sont partis en exil. D’autres sont derrières les barreaux.
Il y a quelques jours, un juge s'est enfui du pays, affirmant avoir subi des pressions du pouvoir pour inculper des opposants.
Au moins deux personnes ont été tuées pendant les violences qui ont émaillé la campagne électorale pour ce scrutin présidentiel. Un scrutin auquel les principales figures de l’opposition n’ont pu participer, leurs candidatures ayant été recalées par la commission électorale.
Reste à savoir si le président Talon va saisir l'offre de dialogue faite par l'opposition.