Bénin : un front anti-Patrice Talon
14 janvier 2021Plusieurs personnalités de l'opposition béninoise viennent de metrre sur pied une coalition destinée à "peser" face au président Patrice Talon qu'ils accusent d'avoir verrouillé l'élection prévue le 11 avril 2021.
Leur nouvelle formation se nomme "Front pour la restauration de la démocratie".
Dérive autoritaire
Les opposants jugent que le chef de l'Etat a operé un virage autoritaire. Ils en veulent pour preuve sa propension à faire condamner ses adversaires ou à les forcer à l’exil.
"Beaucoup des nôtres sont en prison et en exil ... personne ne sera plus fort que son peuple pour imposer ce que nous n'avons pas choisi", déclare Joël Aïvo, membre fondateur du "Front pour la restauration de la démocratie".
Selon lui, "des hommes et des femmes ont choisi de ne pas plier le genou, de ne pas abandonner le pays et d'aller à son secours".
Des élections pipées?
Depuis plusieurs mois, l'opposition et la société civile dénoncent un scrutin verrouillé à l'avance par une nouvelle disposition de la loi électorale qui impose au candidat d'être parrainé par 16 maires ou députés.
Au total, il faudra en présenter 16 dans son dossier pour espérer briguer la magistrature suprême, le 11 avril prochain. Mais les 83 députés et 70 des 77 maires sont tous issus des deux partis politiques de la majorité représentée à l’Assemblée nationale. Ce qui rend plus difficile le parrainage des candidats n’appartenant pas à la mouvance présidentielle.
Lors des législatives d'avril 2019, aucun des partis d'opposition n'avait été autorisé à présenter de listes, et à l'issue des municipales d'avril 2020, boycottées par une partie des opposants, seuls six maires de cette mouvance ont été élus.
"Depuis l'accession du président Patrice Talon au pouvoir, la démocratie béninoise a connu un coup d'arrêt", estime Valentin Houdé, ancien député et ancien ministre, membre du "Front pour la restauration de la démocratie".
Patrice Talon effectue une tournée dans l’arrière-pays n’a pas encore annoncé sa candidature à la présidentielle du 11 avril. Mais celle-ci fait peu de doute.
Écoutez Nathaniel Hinnougnon Kitti, l’un des vice-présidents du parti Les Démocrates, dont l’ancien président, Thomas Boni Yayi, est le président d’honneur. Il est l’un des membres du "Front pour la restauration de la démocratie".