Pas de transition en Côte d'Ivoire
2 novembre 2020Après avoir boudé les urnes, l’opposition s’active désormais pour la mise en place d’une transition. Dans une déclaration rendue publique dimanche, à la résidence de l’ancien président Henri Konan Bédié, l'ex-premier ministre, Pascal Affi N'Guessan, a affirmé que l’opposition ne reconnaissait pas la validité du scrutin de samedi.
Un simulacre d’élection, selon Pascal Affi NGuessan qui demande la mobilisation des Ivoiriens en vue de la mise en place d’une transition civile qui devrait aboutir à une nouvelle élection présidentielle juste, transparente et inclusive.
"Nous ne reconnaissons pas ces élections puisque les conditions de transparence et de crédibilité n’étaient pas réunies. En général, la transition vient après un coup d’Etat mais en Côte d’Ivoire, nous voulons instaurer une transition qui puisse nous permettre de nous retrouver avec toutes les forces vives. Nous sommes dans la phase de construction de cette transition", estime Danièle Boni-Claverie, présidente de l'Union républicaine pour la démocratie (l’URD), un des partis de l'opposition.
Le président élu va diriger...
Le parti au pouvoir n’a pas tardé à réagir à l'annonce de l'opposition. Le directeur exécutif du Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), Adama Bictogo, a mis en garde l’opposition contre toute tentative de déstabilisation.
Béma Fofana est député membre du RHDP. Pour lui, toutes les institutions fonctionnent et il n’y a donc pas de transition possible.
"Ils sont dépassés par les évènements, ils sont perdus. Le vote s’est très bien passé même s’ils ont empêché des gens de voter dans certains endroits. Il n’y a pas de transition à faire. Certains pensent que la Côte d’Ivoire est un gâteau qu’il faut se partager. Ils ont été habitués à cela. On a fait une élection et le président élu va diriger la Côte d’Ivoire avec son gouvernement", dit Béma Fofana.
Dialogue politique en vue
Selon plusieurs analystes, il ne faut pas se faire d’illusions quant aux chances de la transition dont parle l’opposition.
Ce qui pourrait cependant se passer dans les prochains jours, c’est sans doute une plus grande implication de la Cédéaoet de l’Union africaine dans cette crise ivoirienne.
Ces deux organisations vont probablement désigner des facilitateurs en vue de rapprocher les positions sur certaines questions, notamment la réforme de la Commission électorale et l’audit du fichier électoral, en prélude aux élections législatives prévues en décembre mais qui pourraient être repoussées.
Bref, toutes les questions qui divisent devraient être mises sur la table dans les prochains jours, y compris le retour de l’ex-président Laurent Gbagbo et la libération de plusieurs prisonniers politiques.