Califat ou provocation ?
1 juillet 2014« Cruauté et Folie », peut-on lire en Une du journal die tageszeitung, qui montre les photos de réfugiés irakiens, dont des enfants et des femmes, qui cherchent refuge dans la région autonome du Kurdistan irakien. Ils sont déjà plus 650.000 personnes, selon la taz, à avoir pris le chemin de cette région pour fuir les combats. Combats qui opposent l'armée aux insurgés de l'Etat islamique en Irak et au Levant, dont le chef, Abu Bakr Al Baghdadi a proclamé un califat – c'est-à-dire un Etat Islamique. Un Etat unique qui regrouperait tous les musulmans, comme ce fût le cas au temps du prophète Mohammed. Mais pour die tageszeitung, la proclamation d'un califat n'est rien d'autre qu'une énorme provocation faite à tous les musulmans pieux et aux dignitaires musulmans de la région. Pour le journal, la victoire des milices sur l'armée irakienne n'est autre que le résultat de la mauvaise politique de gouvernance du premier ministre Nouri al-Maliki.
En revanche, le journal die Welt estime qu'au-delà de l'incapacité de Nouri al-Maliki de gérer le pays, on doit au moins reconnaître que les combattants islamistes ne sont pas aussi bêtes qu'on pourrait l'imaginer. Les leaders de l'Etat islamique en Irak et au Levant ont réussi non seulement à internationaliser leur combat, poursuit le journal, mais ils comptent aussi étendre leur champ d'action qui partira désormais de l'Irak et de la Syrie. Avec pour mission de couvrir toute la péninsule arabo-musulmane allant du Maroc jusqu'en Indonésie.
L'autre sujet traité par les quotidiens allemands est la politique d'intégration des demandeurs d'asile, sur le marché du travail. La Süddeutsche Zeitung titre : Le président allemand, Joachim Gauck, met au pilori la politique d'immigration en Allemagne. Selon le journal, le président allemand a lancé un appel aux autorités administratives, qui doivent faire preuve de flexibilité dans l'accueil et la possibilité d'offrir aux réfugiés légaux de travailler en Allemagne. Ceux qui fuient la guerre et les persécutions dans leurs pays d'origine doivent être soutenus, a déclaré Joachim Gauck. Mais encore faudrait t-il faire la distinction entre les immigrés qui viennent pour des raisons économiques et ceux qui sont effectivement contraints de fuir leurs pays.