Cameroun : ouverture du procès de Maurice Kamto
6 septembre 2019L'ancien ministre délégué à la Justice du Cameroun, Maurice Kamto, et une centaine de ses partisans sont incarcérés à la prison centrale de Yaoundé depuis janvier 2019.
Leur crime ? Avoir voulu manifester contre la réélection qu'ils jugent frauduleuse du président Paul Biya.
Il comparait devant un tribunal militaire. Et non civil. Maître Eric Dupont-Moretti, l'un des avocats de Maurice Kamto qui n'a pas été autorisé à aller défendre son client, juge incompétent ce Tribunal militaire. "Ces chefs d'inculpation ne résistent pas à un examen sérieux. Ce qu'on lui reproche, c'est d'être un opposant politique, pacifique. Vous savez, quand il n'y a pas de règle, c'est compliqué de faire valoir les droits élémentaires. Ce n'est pas un processus judiciaire classique. C'est une justice pour museler et bâillonner le professeur Kamto qui a beaucoup de choses à dire" a déclaré l'avocat.
Incarcération injuste
Très engagé depuis le début de la crise dans les deux provinces anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun, le député allemand du FDP (le Parti libéral allemand), Christoph Hoffmann, estime injuste d'incarcérer un opposant uniquement parce que celui-ci a voulu organiser une marche de protestation pacifique. "C'est vraiment triste que le leader de l'opposition soit en prison depuis janvier. Il doit être libéré, j'espère que le président Biya va se pencher sur son sort pour qu'il soit libéré", réclame le député allemand. " On va faire de sorte que le ministre allemand des affaires étrangère Heiko Maas aille au Cameroun pour regarder la situation et aider le peuple camerounais" ajoute Christoph Hoffmann
Plusieurs ONG de défense des droits de l'Homme dénoncent également un procès politique.
C'est pourquoi, la France, les Etats-Unis et l'Union européenne réclament eux-aussi la libération de Maurice Kamto qui risque la peine capitale au regard des huit charges qui pèsent contre lui.
Il s'agit d'une « affaire de droit commun » et non politique, affirme pour sa part Pascal Charlemagne Messanga, membre du comité central du parti au pouvoir, le Rassemblement démocratique du peuple camerounais.