Campagne de solidarité avec Beni
19 août 2016Il est 16h au Bureau de la coordination de la société civile à Bukavu, les habitants de la ville viennent remettre leurs dons dans le cadre de la campagne "Action-charité pour Beni et Lubero". Selon Maître Patient Bashombe, rapporteur du Bureau de la coordination de la société civile, l'initiative a pour but d'inviter la population de Bukavu à se solidariser avec leurs compatriotes de Beni, victimes de massacres de rebelles.
"Nous avons été très touchés par les atrocités, raison pour laquelle le Bureau de coordination de la société civile du Sud-Kivu a lancé cet appel. Nous avons déjà récolté plus de 1000 dollars. En termes de vivres, on a reçu plus de deux tonnes d'aide. Il y a un grand engouement, on sent que la population s’est appropriée cette action."
Remy Kasindi de Cresa, un habitant de Bukavu donne les motivations qui le poussent à contribuer à la chaîne de solidarité pour Beni.
"Je me sens alerté par rapport à tout ce qui se passe là-bas. Je me dis que la solidarité nationale doit se réveiller, car nous avons vécu ce que les autres provinces et même les compatriotes de Beni ont fait pour le Sud-Kivu, quand nous avions les mêmes difficultés à Kaniola, à Walungu. Ils ont été avec nous même à Mutarule. Que les autorités s’impliquent parce que nous sentons leur absence et leur inaction par rapport à ce qui se passe à Beni."
Ces tueries répétitives qui endeuillent le territoire de Beni créent de plus en plus de mouvements de protestation à Bukavu. Au sein de l’initiative "Karibu jeunesse nouvelle", une organisation qui encadre la jeunesse de Bukavu, le désarroi est perceptible, lorsque le sujet est abordé. La présidente de "Karibu jeunesse nouvelle" Jolly Kamuntu ne cache pas sa désapprobation:
"Nous sommes sidérés par la situation de Beni. On est en train d’assister à une barbarie d’une cruauté incommensurable, où les gens sont appelés à fuir leur domicile. Aujourd’hui, nous devrions nous lever comme un seul homme. Que ce soit la population, l’armée... Notre gouvernement en premier lieu, devrait prendre ses responsabilités et d’ailleurs, je crois qu’aujourd’hui, l’apport de la communauté internationale est attendu comme jamais auparavant. Assez c’est assez !"
Depuis la dernière tuerie survenue dans les quartiers nord de Beni et qui a fait une cinquantaine de morts, au Sud-Kivu les esprits sont surchauffés et la collecte des dons se poursuit jusqu’au lundi 22 août 2016.