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La sécurité, l’autre enjeu de la CAN au Cameroun

Henri Fotso
7 janvier 2022

La CAN se joue dans un pays secoué par une guerre civile, notamment dans le Sud-Ouest où évolueront les équipes nationales du groupe F.

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La mascotte de la Coupe d’Afrique des nations au Cameroun
La mascotte de la Coupe d’Afrique des nations au Cameroun Image : Kepseu/Xinhua/imago images

Limbé, dans la région du Sud-Ouest, est la ville anglophone du Cameroun qui accueille la poule F de la phase finale de la Coupe d’Afrique des nations. Limbé, ville balnéaire et pétrolifère, est aussi une ville placée sous très haute sécurité en raison des risques d’attaques sécessionnistes durant la compétition.  

Anny, une habitante de la ville explique qu’il y a plus de militaires dans les rues que de supporters étrangers. 

"La sécurité est renforcée. Mais dire qu’il y a beaucoup d’étrangers qui arrivent, non. Il y a plus de militaires, ils exigent vos pièces d’identité. C’est pourquoi je vous dis que la sécurité est renforcée", raconte Anny.

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Plus de trois mille morts 

"Il y a plus de militaires, ils exigent vos pièces d’identité" (Une habitante de Limbé)

Depuis 2017, les régions anglophones du Cameroun du Nord-Ouest et du Sud-Ouest sont déchirées par une guerre civile entre les séparatistes anglophones et l’armée camerounaise.  

Ce conflit a déjà fait plus de 3.000 morts dont de nombreux enfants. La menace terroriste liée à cette situation a donc incité les autorités à prendre des mesures sévères afin de sécuriser le déroulement de la compétition.  

Des simulations d’attaques ont été faites par les forces de l’ordre et l’armée camerounaises en coopération avec la Confédération africaine de football, sur différents sites de la compétition ces derniers mois. 

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Le gouverneur du Sud-Ouest, Okalia Bilaï, compte pour sa part sur la collaboration de la population :

"Par le passé, il y a eu des attaques. Certaines de ces attaques continuent. Mais les populations ont compris. Et aujourd’hui, les populations travaillent en collaboration avec les autorités judiciaires et les forces de l’ordre pour neutraliser, pour dénoncer ceux qui ont l’intention de mener ces sales activités qui peuvent perturber la compétition."

Séances d’exorcisme antiterroriste

Même les autorités traditionnelles anglophones se sont associées jeudi aux pouvoirs publics pour organiser des séances d’exorcisme antiterroriste sur le pont du Moungo qui relie le Cameroun anglophone au Cameroun francophone.   

En dépit de ce climat tendu, Christian Tsimi, un habitant de Limbé, se réjouit de la CAN dont les premières rencontres en zone anglophone se joueront le 12 janvier. 

Le stade de Limbé en zone anglophone
Le stade de Limbé en zone anglophone Image : BackpagePix/empics/picture alliance

"La Coupe d’Afrique des nations est importante, dans la mesure où le continent africain sera mis en valeur. Cela prouve également que nous les Africains, on peut faire quelque chose de nous-même. », explique Christian Tsimi. Et les retombées qui en découlent surtout dans le domaine économique et touristique, je crois que c’est une bonne chose. Et puis ça rassemble les Africains, qu’on puisse se sentir un peu en famille." 

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La menace terroriste reste donc un souci essentiel des organisateurs de la compétition afin d’éviter un drame qui rappellerait la CAN 2010 en Angola.  

Deux jours avant le début de la compétition, le bus de l'équipe togolaise avait été attaqué par des séparatistes de la région angolaise du Cabinda. Deux membres de la délégation avaient été tués et les Eperviers avaient alors renoncé au tournoi.  

  

Vue arienne sur un carrefour de Douala la nuit
Henri Fotso Correspondant au Cameroun pour le programme francophone de la Deutsche Welledwfrancais