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Ce que des Maliens proposent pour la transition

Mahamadou Kane
10 septembre 2020

La durée de la transition ou encore le profil de la personnalité qui doit la diriger seront à l'agenda des discussions qui débutent ce jeudi. Les participants viennent de tout le pays.

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Après avoir salué le coup d'Etat, les Maliens sont invités à se prononcer sur la transition
Après avoir salué le coup d'Etat, les Maliens sont invités à se prononcer sur la transitionImage : Getty Images/J. Kalapo

Initiées par le CNSP, (Comité National du Salut du Peuple), ces concertations s’ouvrent ce jeudi à Bamako. Les termes de références de ces assises qui se veulent "inclusives", ont été validés le week-end dernier. Les participants viennent de tout le pays et espèrent se faire entendre. 

Moustapha Kirakoya est étudiant à l’Ecole normale supérieure de Bamako. Pour lui, certains critères devraient prédominer dans le choix de la personnalité qui va diriger la transition. "Moi, ce que je propose, ce n’est pas forcément que cette transition soit dirigée par un militaire ou par un civil. Les exigences doivent être mises surtout sur la moralité. Il faudrait que nous ayons ce critère pour nommer la personne qui doit diriger la transition’’, estime Moustapha Kirakoya.

L’une des questions qui préoccupent Mohamed Sissoko, directeur d’école, est la durée de la transition. Pour lui, elle ne devrait pas excéder deux ans. " Je pense que deux ans ne serait pas trop. A mon humble avis, on peut la réaliser en 18 mois. Et si cela s’avère insuffisant, avant que ce délai n’arrive à échéance, il faut aller négocier avec la Cédéao (Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest)’’, explique-t-il.

Militaire ou civil ? 

Pour sa part, Mohamed Salia Touré, membre de la CMAS (Coalition des Mouvements, Associations et Soutiens de l’imam Mahmoud Dicko) et du M5-RFP (Mouvement du 05 juin, Rassemblement des Forces patriotiques), estime que le choix d’un civilpour diriger la transitoire est la meilleure option :   

" Nous souhaitons que cette transition soit conduite par un civil. Parce que nous ne pouvons pas nous donner le luxe de continuer dans cette situation ou depuis trois semaines d’embargo déjà, notre pays a perdu plus de 60 milliards de francs cfa. C’est énorme ! Si nous ne faisons pas attention, dans quelques mois, cette crise risquera de prendre une autre tournure. Il faut parler avec la communauté internationale, nous avons besoin d’elle pour sortir de cette situation, elle doit aussi comprendre les préoccupations profondes et les aspirations profondes du Mali.’’ 

Quelle transition au Mali après le Coup d'Etat ?

Autre réaction, celle de Boubacar Mahamane Maiga, membre des autorités intérimaires de la région de Tombouctou dans le nord du pays. Pour lui, la question sécuritaire demeure prioritaire et le choix d’un militaire pour diriger la transition, l’aurait dit-il, emporté, lors de la réunion préparatoires dans sa ville. "Sur les trois commissions mises en place, deux ont fait ressortir très clairement leur choix pour une transition dirigée par un militaire. Quant à la troisième commission, elle n’a pu faire de choix’’ selon Boubacar Mahamane Maiga.

Les voisins du Mali au sein de la Communauté des Etats ouest-africains réclament un retour des civils au bout de 12 mois maximum. La Cédéao impose un embargo sur les flux commerciaux et financiers avec le Mali, dont les effets inquiètent ce pays enclavé. Lundi dernier, elle a donné jusqu'au 15 septembre aux militaires, pour désigner un président et un Premier ministre civils de la transition, ne laissant donc que quelques jours à la junte pour surmonter les divergences maliennes.

Ces concertations nationales s’achèveront ce samedi 12 septembre.