Centrafrique : l'insécurité persiste
3 février 2014Ces derniers jours c'est la ville de Sibut, située au nord de Bangui, qui capte l'attention. Après avoir occupé la ville, puis accepté d'y être cantonnés, les quelque 200 ex-rebelles Séléka auraient finalement échappé ce week-end au contrôle des forces françaises et de celles de la Misca.
Craintes de nouvelles violences
Les mauvaises conditions de cantonnement et l'insécurité seraient à l'origine de ces départs. Des départs qui font de nouveau craindre des exactions. Selon Sylvain Groulx le chef de la mission de Médecin sans frontière en Centrafrique, « tout le long de la route où ils voyagent, là ou il y a des anti-balaka, malheureusement la population civile en prend un coup. Parce que d'un côté on tente d'attirer les Séléka dans des embuscades et de l'autre on essaie d'éviter de tomber dans des embuscades. »
De source militaire, dans la ville de Sibut les milices chrétiennes d'auto-défense anti balakas, elles, auraient commencé à remettre leurs armes à la Misca.
Avenir incertain
En début de semaine passée, l'évacuation des ex-Séléka des divers camps qu'ils occupaient dans Bangui vers un site à la sortie nord de la capitale avaient commencé. Pour Sylvain Groulx, l'incertitude demeure toujours toutefois en ce qui concerne l'avenir de la Centrafrique :
« Il y a des éléments étrangers qui semblent avoir franchi les frontières pour retourner au Tchad ou au Soudan, mais il y a certains qui sont centrafricains et qui veulent demeurer dans le pays, ils pensent qu'ils ont une place au sein de l'armée. Maintenant au niveau politique est ce qu'il va y avoir un processus de DDR [désarmement, démobilisation et réintégration, ndlr] ? Est-ce qu'il va y avoir des discussions pour s'assurer que ces groupes ne reprennent pas les armes contre le gouvernement ou contre les populations ? Donc il y a encore une grande période d'incertitude pour les prochaines semaines et mois. »
Alors que sur place en Centrafrique, aucune amélioration n'est vraiment à signaler, les dirigeants africains et partenaires du pays, réunis à Addis Abeba ce week-end ont promis 233 millions d'euros pour appuyer la Misca. Pas sûr que cela soit suffisant, d'autant qu'il n'y a pas eu d'annonce de renforts militaires.