En Centrafrique, des mines sur le chemin de l’école
17 juin 2022Les écoles au nord-ouest de la Centrafrique sont souvent prises pour cibles par les groupes armés. L’un des pires dangers reste la présence de mines anti-personnelles déposées sur le chemin de l’école ou aux alentours des établissements scolaires.
Notre correspondant Jean-Fernand Koena s’est rendu dans le village de Bohong, dans la circonscription scolaire de Bocaranga.
Sur 60 écoles que comptent la localité, 18 sont inopérantes à cause des engins explosifs posés par les rebelles dans la région.
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Se rendre à l’école devient donc très risqué pour les enfants et leurs enseignants sont contraints de fermer certaines écoles.
Julien Manassé Ngakoutou est le chef de secteur scolaire de Bocaranga. Il est très inquiet à cause de la présence des mines :
"Pour cette année, on a connu des difficultés par rapport au mouvement des groupes armés à tel point que jusqu’à présent, certaines écoles ne fonctionnent pas. On a constaté que ces derniers temps, on a créé des check point militaires dans certains villages. En revanche, d’autres souffrent jusqu’à présent."
Appel aux groupes armés
L’amélioration de la situation dépend donc de la bonne volonté des groupes armés et Julien Manassé Ngakoutou les exhorte à venir retirer les mines qu’ils ont posées.
"S’ils n’ont pas d’enfants, ils ont peut-être des parents qui sont victimes de ces mines. Donc qu’ils cessent avec ça. S’ils ne peuvent pas aller déminer eux même, qu’ils déclarent où ils ont posé ces mines en accompagnant les spécialistes pour qu’ils puissent les éliminer."
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Vincent de Paul Doko, un parent d’élève, est très préoccupé par les engins explosifs qui n’incitent pas les élèves des villages voisins à se rendre en classe :
"Ici à Bohong, nous n’avons pas encore enregistré de victimes parmi les enfants. Nous avons appris les nouvelles tristes des engins explosifs et la situation est très préoccupante pour les élèves à sept kilomètres d’ici, au point de ne plus pouvoir aller à l’école."