Centrale nucléaire de Fessenheim, une fermeture programmée
19 février 2020L'arrêt d'un premier réacteur de la centrale devrait être effectif dès samedi. Il s’agit de la toute première étape d'un démantèlement qui se poursuivra au moins jusqu'en 2040.
Depuis la catastrophe nucléaire de Fukushima en 2011, au Japon, de plus en plus de voix se sont élevées pour réclamer la fermeture des centrales nucléaires.
Construite à la frontière entre la France et l'Allemagne, non loin de la Suisse, la centrale de Fessenheim mise en service en 1977 est présentée comme le symbole de tous les dangers de l'atome par les militants anti-nucléaire des trois pays.
Si sa fermeture prochaine est désormais actée, des riverains comme Daniel Longeron estiment qu’il faut désormais penser à d’autres sources d’énergie alors qu’en France, la part du nucléaire dans la production d’électricité dépasse les 70%.
"C’est la plus ancienne de France. Il faut aller de l’avant maintenant, il faut trouver le moyen de faire une autre énergie" estime t-il.
Mais certains dénoncent aussi l'absurdité de se priver du nucléaire qui est une source d'énergie décarbonée.
Un avis que ne partage pas Charlotte Mijeon, porte-parole du réseau "sortir du nucléaire".
" Le nucléaire n’est pas décarboné et il y a d’autres sources d’énergie qui émettent peu de gaz à effet de serre. Le nucléaire émet certes peu de gaz à effet de serre mais il produit des déchets radioactifs ingérables. Fukushima ou pas, nous avons eu une dégradation de la sûreté. On a un cocktail de choses qui s’additionnent, entre des réacteurs vieillissants, des réacteurs qui présentent des défauts, une sous-traitance en cascade. Tous ces paramètres font que le nucléaire est dangereux", explique t-elle.
Le nucléaire, un sujet qui divise
Les critiques au sujet du nucléaire se sont accentuées ces dernières années après la catastrophe de Fukushima, en mars 2011 au Japon.
En Allemagne, la chancelière Angela Merkel avait confirmé, juste après, que son pays arrêtera ses réacteurs en 2022 au plus tard, en optant pour la transition énergétique ou Energiewende.
Sur le continent africain, plusieurs pays souhaitent pourtant se lancer dans des programmes nucléaires et certains comme la Libye, l’Algérie, la RDC, le Maroc et le Nigeria se sont dotés de réacteurs qui servent à la recherche médicale.
Mais à ce jour, seule l'Afrique du Sud, qui possède deux réacteurs, utilise la technologie nucléaire pour produire de l’électricité.