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Chine : Xi Jinping, dix ans de règne sans partage

Marco Wolter | Avec agences
15 octobre 2022

En Chine, le 20e congrès du parti communiste qui débute ce dimanche va consacrer un troisième mandat de cinq ans pour Xi Jinping à la tête du pays.

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Xi Jinping, le président chinois
Au pouvoir depuis dix ans, Xi Jinping n'a aucun adversaire en mesure de remettre son leadership en questionImage : Luong Thai Linh/EPA/dpa/picture alliance

C’est un rituel qui a lieu tous les cinq ans en Chine. Ce dimanche, le parti communiste chinois se réunit en Congrès pendant une semaine. C’est le 20e congrès du parti, et il devrait aboutir à la réélection de Xi Jinping au poste de secrétaire général et par la suite à un troisième mandat de président pour celui qui concentre depuis dix ans quasiment tous les pouvoirs en Chine.

Mais si le troisième mandat de Xi Jinping ne fait guère de doute, le Parti communiste chinois ne laissant rien au hasard, “le monde pourra au moins voir dans la future composition de l’équipe dirigeante des indicateurs sur la direction que la Chine pourrait prendre ces prochaines années”, résume dans un éditorial un journaliste de la rédaction en mandarin de la DW.

Un avion de chasse chinois sur une piste d'atterrissage
La visite de l'américaine Nancy Pelosi à Taiwan, avait poussé Pékin à lancer des vastes manoeuvres militaires au large de l'îleImage : Eastern Theatre Command/REUTERS

Isolationnisme ou ouverture et intégration dans la mondialisation, dont la Chine a été l’un des principaux bénéficiaires ? Le ton et le contenu du discours de la semaine prochaine du président chinois devant les 2.300 délégués au Palais du peuple sera également décortiqué.

Les dix ans de règne de Xi Jinping ont été marqués par un nationalisme à toute épreuve, nourri au discours d’un Occident en déclin. Il y a eu les démonstrations de force militaire aux portes de Hong Kong et au large de Taïwan, le retour des entreprises publiques, le refus de la Chine d’importer des vaccins occidentaux et de laisser l’OMS enquêter sur son sol pendant la pandémie de coronavirus.

Contrôle et concentration du pouvoir   

Une pandémie pendant laquelle la Chine a fourni des masques de protection au monde entier. Xi Jinping en a profité pour faire tourner la machine à propagande, en vantant le système et la résistance de la Chine, où l’on ne compte officiellement qu’un peu plus de 5.000 morts.

Reste que les conséquences pour l’économie sont toujours là : fini les croissances à deux chiffres, la Chine devrait même passer sous la moyenne de croissance des autres pays asiatiques cette année.   

La politique de zéro-Covid aura marqué le second mandat de Xi Jinping et exacerbé encore plus le contrôle social exercé sur la population.

Trois caméras de vidéosurveillance
Depuis la pandémie, le traçage de la population chinoise s'est encore intensifié. Les habitants doivent utiliser des applications pour entrer dans de nombreux lieux.Image : Wang Gang/dpa/picture-alliance

Le Big Brother version chinoise récolte les données personnelles grâce aux nouvelles technologies, les réseaux sociaux et les messageries en ligne sont scrutés de près et censurés en cas de voix discordantes, le pays compterait 370 caméras de vidéosurveillance pour 1.000 habitants.

Xi Jinping, c’est aussi un culte de la personnalité et une concentration sans précédent du pouvoir. Il a placé et parachuté ses proches à la tête des provinces chinoises et contrôle l’armée qu’il a considérablement renforcée. Il a balayé ses adversaires, notamment en profitant d’une vaste campagne de lutte contre la corruption, entamée dès le début de son premier mandat, que ce soit au sein de la police, mais aussi par une purge au sein du parti communiste. 

Plus d’un million de cadres ont été condamnés. "Il n’y a chez lui pas une once de démocratie", avait commenté le président américain Joe Biden, qui connaît bien Xi Jinping, du temps lorsque les deux hommes étaient encore chacun vice-président.   

Absence de nouvelle génération   

Le style autoritaire du secrétaire général ne ferait toutefois pas l’unanimité au sein des différentes factions du parti, “mais personne n’ose défier Xi Jinping dans les conditions actuelles”, estime encore l’éditorialiste de la DW.

Un homme se fait tester à la Covid-19 dans une rue de Shanghai
L'économie chinoise risque de mettre des années à se remettre de la politique zéro-Covid Image : Aly Song/REUTERS

Le parti communiste chinois avait l’habitude de placer dans le comité permanent de son bureau politique de potentiels espoirs capables de prendre la relève. Xi Jinping avait lui-même fait son entrée dans ce cercle du pouvoir lorsqu’il avait 54 ans.

Mais aujourd’hui, aucun renouvellement de génération ne se dégage. Xi Jinping, 69 ans, rempilera donc sans surprise pour un troisième mandat de cinq ans, alors que la règle non écrite du parti communiste veut que l’on prenne sa retraite politique à 68 ans. 

Symbolbild I Journalismus
Marco Wolter Journaliste au programme francophone de la Deutsche Welledw_francais