Christian Wulff favori pour succéder à Horst Köhler
4 juin 2010Pendant plusieurs jours, la presse allemande n'a eu d'yeux que pour Ursula von der Leyen, la ministre du Travail. L'Allemagne se voyait déjà avec deux femmes à sa tête : Angela Merkel à la chancellerie et Ursula von der Leyen à la présidence.
Finalement, c'est le ministre-président de Basse-Saxe, Christian Wulff, qui lui a été préféré. Sans doute en partie parce que la ministre du Travail ne fait pas l'unanimité, ni dans son parti la CDU, ni chez les libéraux du FDP, l'autre parti de la coalition au pouvoir à Berlin.
Christian Wulff est un homme de consensus, conservateur modéré et catholique, qui devrait être élu sans encombre le 30 juin par l'Assemblée fédérale, une assemblée parlementaire réunie spécialement pour cet événement.
Christian Wulff est depuis 2003 à la tête de la Basse-Saxe, une région du nord de l'Allemagne. A ce poste, il a imposé l'image d'un homme organisé, travailleur et droit. Ses adversaires politiques lui reprochent d'être ennuyeux et lui-même avoue ne pas toujours donner une impression très chaleureuse dans les médias.
Quitter la Basse-Saxe
Attaché à sa région, Christian Wulff affirmait encore récemment que son avenir politique serait en Basse-Saxe. Ses amis de la CDU et du parti libéral FDP ont visiblement trouvé les mots pour le convaincre de déménager à Berlin.
"Bien sûr, je suis un peu triste qu'Horst Köhler ait démissionné cette semaine. Bien sûr, je suis un peu triste de ne pas pouvoir continuer mon travail en Basse-Saxe, parce ce que je voulais devenir ministre-président, je l'ai été pendant longtemps et j'aurais volontiers continué. Mais cette nouvelle tâche m'enthousiasme et je l'accomplirai avec plaisir."
Face à Christian Wulff, les sociaux-démocrates et les écologistes, ont décidé de soutenir la candidature de Joachim Gauck, 70 ans, soit vingt de plus que son concurrent. Joachim Gauck est une figure respectée de la politique allemande. Il n'est rattaché à aucun parti. Pasteur protestant, il fut un opposant au régime communiste dans l'ancienne Allemagne de l'Est. Il est connu pour avoir dirigé les recherches sur les dossiers de la Stasi, l'ancienne police politique est-allemande.
Mais en toute logique, le candidat de la majorité devrait être élu avec une avance relativement confortable, ce qui permettra au passage à Angela Merkel d'écarter un concurrent potentiel à sa succession à la tête du parti chrétien-démocrate.
Auteur : Sébastien Martineau
Édition : Carine Debrabandère