Coalition rebelle en direction de Bangui
19 décembre 2012Mardi, après des échanges de coups de feu avec les soldats centrafricains, les rebelles ont pris possession de la ville diamantifère de Bria, située à quelque 500 kilomètres de la capitale, Bangui. Plusieurs autres localités du nord sont aussi tombées sous leur contrôle. Ces combats auraient poussé le président centrafricain François Bozizé à demander le soutien du Tchad pour renforcer l'armée centrafricaine contrainte à reculer devant les rebelles.
Coalition de déçus
Les rebelles de l'alliance " Séléka " appartiennent à des groupes rebelles qui avaient tous signé des accords avec le pouvoir Bozizé, mais ils estiment que certains de leurs chefs ont lié amitié avec le pouvoir et tirent seuls profit de ces accords.
L'alliance menace de renverser le président Bozizé si celui-ci ne répond pas à ses exigences, à savoir : de l'argent promis aux combattants qui ont déposé les armes, la libération des détenus politiques et la lumière sur le sort de Charles Massi, un ancien chef rebelle disparu en 2010.
Progression des rebelles
Les rebelles, qui ont pris possession mardi de la ville de Bria, ont aussi occupé de nombreuses autres localités comme nous l'a confirmé Sandy Cyrus, ancien ministre centrafricain de l'administration territoriale et actuellement Directeur de publication du journal Media Plus :
«Actuellement la coalition (rebelle) est toujours basée à Bria et les autres localités qu'elle a eu à maîtriser. Les dernières informations font état de ce que, il y a des troupes tchadiennes envoyées par le président Déby qui sont venues et qui s'apprêteraient non pas à attaquer les rebelles au niveau de Bria mais à mettre en place une ceinture de sécurité pour les empêcher de progresser vers Bambaré parce qu'il suffit que Bambaré tombe pour que la voie soit facilement ouverte pour arriver à Bangui.»
Le parti Kwa Na Kwa du président centrafricain François Bozizé a appelé à la réconciliation tout en demandant aux forces armées de prendre leur responsabilité pour défendre la patrie. De sources concordantes, la coalition rebelle Séléka est dirigé par Michel Djotodia, leader rebelle en exil et qui a fait son retour récemment en Centrafrique.
Ecoutez ci-dessous, l'analyse du professeur Joseph Vincent Ntuda Ebode, directeur du centre de recherche et d’études politiques et stratégiques à L’Université Yaounde II au Cameroun.