Comment endiguer les recrutements djihadistes?
9 décembre 2013Les combats font rage en Syrie depuis plus de deux ans et demi maintenant. L'Observatoire syrien des droits de l'Homme a dénombré 126.000 morts. De plus en plus de jeunes Européens se rendent sur place pour alimenter les rangs des mouvements armés. Un phénomène qui inquiète les Etats européens. La semaine dernière, les ministres l´intérieur de 11 pays se sont réunis à Bruxelles. Leur objetcif: mieux lutter contre les filières de recrutement de djihadistes et limiter les risques d'attentats lors du retour éventuel des combattants sur le sol européen. Cette politique est contestée en Allemagne par une association de soutien à l'opposition syrienne pacifiste.
Combattre en zone inconnue
Ils sont entre 1.500 et 2.000 jeunes Européens déterminés à combattre dans les réseaux djihadistes proches d´Al-Qaida en Syrie. Le chef anti-terroriste de l´Union européenne parle d´une « menace majeure contre la sécurité ». Les ministres de l´intérieurs craignent surtout le retour de ces citoyens européens qui pourraient représenter un danger pour leur propre pays. L´U.E. veut donc combattre le recrutement, principalement sur Internet, et démanteler les filières qui acheminent les recrues vers la Syrie.
Mais pour Elias Perabo, co-fondateur de l´association « Adopt a Revolution », c'est surtout sur le terrain que la situation est préoccupante. Son association soutient l´opposition politique syrienne:
« La Syrie est devenue la Mecque pour les jeunes islamistes, qui s´y rendent pour mener la guerre sainte. Ce sont des gens qui n´ont que peu ou aucune idée de la situation là-bas, de la révolte de la nation. Les uns veulent mener une guerre sainte globale, les autres luttent contre l´oppression d´un régime qu´ils veulent renverser. Ce sont deux choses très différentes. »
Aider davantage les victimes syriennes
C 'est dans le nord de la Syrie que les arrivées de djihadistes étrangers sont les plus massives. Elias Perabo estime que ces combattants déstabilisent les mouvements de rebelles non-armés, ceux-là même qui défendent une Syrie plurielle et démocratique. L´association « Adopt a Revolution » regrette que l'Union européenne ne se préoccupe pas davantage d'aider la transition démocratique en Syrie :
« … on ne doit pas seulement parler des jeunes Européens, mais aussi des jeune Syriens, qui ont déjà beaucoup œuvré pour la liberté et pour la démocratie. Certains ont dû quitter le pays et étaient interdits de rentrer sur le territoire européen. Donc les ministres de l´intérieur devraient bien sûr parler des islamistes, mais aussi de comment on peut aider et soutenir les gens là-bas. »
L'association souhaiterait, de la part de l'Union européenne, une politique d'accueil plus favorable pour les militants d'opposition qui sont contraints de quitter la Syrie.