Le Congo rend hommage aux victimes du stade Michel d'Ornano
22 novembre 2023Drapeaux en berne, bars, dancings, débits de boissons et autres lieux festifs fermés… c'est sur toute l'étendue du territoire congolais qu'est observée la journée de deuil nationale décrétée par le gouvernement.
Il s'agit de rendre hommage aux victimes de la bousculade du stade Michel d'Ornano, dans le centre-ville de Brazzaville, où se déroulait un recrutement de l'armée.
Selon des témoins, la catastrophe est survenue lorsque plusieurs milliers de jeunes ont cherché à entrer dans le stade dans l'espoir d'obtenir un emploi au sein de l'armée.
Des morts et des blessés
"C'est juste la foule, la foule qui s'est empressée devant le portail. Les gens étaient tellement nombreux qu'on ne pouvait pas tous rentrer et puis les autres sont tombés, puis les autres marchaient sur les autres, c'est ce qui a causé l'accident", raconte une victime.
Un drame qui a fait 31 morts et des dizaines de blessés transportés aux urgences. Certains ont pu toutefois rentrer ensuite chez eux.
" Sur la cinquantaine de personnes que nous avons gardées à l'hôpital, nous les avons examinées rapidement, la majorité était sous le choc" explique Thierry Raoult Alexis Gombet le directeur général du CHU de Brazzaville qui précise que les personnes "examinées sont rentrées chez elles.”
Une enquête ouverte
Ces derniers jours, de longues files d'attente s'étaient formées quotidiennement devant les centres de recrutement militaire. Des jeunes âgés de 18 à 25 ans cherchaient à rejoindre l'armée, l'une des rares institutions qui offre du travail dans le pays.
Jusqu'à 700 personnes se sont inscrites chaque jour, alors qu'il n'y avait qu'un total de 1.500 places disponibles.
Pour éviter qu'un drame comme celui du stade Michel d'Ornanose se reproduise, les autorités ont ordonné l'ouverture d'une enquête. "Une enquête administrative mixte, police et forces armées congolaises, a été ouverte. Elle devra déterminer les causes du drame et rendre ses conclusions dans les trois prochains jours", a expliqué Thierry Moungalla le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement congolais lors d'un point de presse. Selon lui, "le recrutement en faveur des forces armées congolaises est suspendu jusqu'à nouvel ordre sur l'étendue de la ville de Brazzaville et se poursuivra normalement sur le reste du territoire national."
Pour certaines organisations de défense des droits humains et des responsables politiques de l'opposition, il est important que le gouvernement mette en place un plan de lutte contre le chômage des jeunes.
Selon les statistiques de la Banque mondiale, en République du Congo, le taux de chômage des jeunes est d'environ 42% et la pauvreté reste un grand problème, alors que le pays est le troisième producteur de pétrole d'Afrique subsaharienne.